Alors que les procureurs s’affairent à rassembler des preuves contre un soldat de l’armée américaine soupçonné d’avoir transmis des centaines de milliers de notes diplomatiques au site Internet WikiLeaks, le département d’État américain fait la promotion d’un documentaire sur le divulgateur des «Pentagone Papers», Daniel Ellsberg.


Le département d’État a annoncé, samedi, que le film The Most Dangerous Man in America : Daniel Ellsberg and the Pentagon Papers a été ajouté à sa programmation de 18 long métrages qui feront le tour du monde cette année.


Daniel Ellsberg avait fourni au quotidien New York Times les «Pentagone Papers» - une étude des relations entre les États-Unis et le Vietnam de 1945 à 1967 écrite pour le Pentagone.


Ellsberg s’est porté à la défense du soldat Bradley E. Manning, le présumé divulgateur des câbles diplomatiques, qui demeure par ailleurs incarcéré jusqu’à la tenue de son procès.

L’homme, décrit dans le documentaire comme un dénonciateur, a aussi défendu le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange. L’Australien pourrait lui aussi être accusé pour avoir publié des documents classifiés.


Daniel Ellsberg avait passé des mois à photocopier les secrets du Pentagone à l’époque. Il a déclaré à l’Associated Press qu’il aurait tout simplement publié le tout sur Internet si ces événements étaient survenus de nos jours.


L’administration du président américain Barack Obama a vivement critiqué M. Assange pour avoir publié des documents contenant des informations critiques sur la politique étrangère des États-Unis. Washington soutient que ces documents ont été volés et exige que WikiLeaks les rendent.


La Maison-Blanche n’a toutefois pas encore opté pour un recours judiciaire, contrairement à l’ancien président Richard Nixon dans l’affaire des «Pentagone Papers». En 1971, il avait tenté d’empêcher le New York Times de publier ces documents.


Les documentaires présentés par le département d’État visent à instruire la communauté internationale sur la société et la culture américaines.