Marco Bellocchio, un des cinéastes italiens les plus respectés, a été contraint d'abandonner son plus récent projet, une satire politique de l'Italie inspirée par le gouvernement de Silvio Berlusconi.

Le personnage principal d'Italia Mia devait être une jeune fille impliquée dans «des affaires connues de tous et qui ont fait la une de tous les journaux». Un écho implicite à l'affaire «Rubygate», au sujet d'une prostituée mineure qui aurait été rémunérée par le richissime premier ministre italien. Bellocchio, dont la fresque historique Vincere a été présentée en compétition officielle au Festival de Cannes en 2009, a vu son nouveau film être refusé par une dizaine de sociétés d'investissement. L'influence de Berlusconi, qui détient un quasi-monopole médiatique en Italie, a été largement montrée du doigt. «Cela ne m'est jamais arrivé de ma carrière. Bien sûr, je ne voulais pas mettre en scène une comédie. Je voulais parler de l'Italie d'aujourd'hui, il n'y a donc pas quoi rire. Je n'avais pourtant pas l'intention de suivre les journaux à la lettre ou de donner dans le pamphlet», s'est indigné le cinéaste de 71 ans.

Source: Les Inrocks