Qui est qui? Qui dit vrai, qui dit faux? Les spectateurs se poseront ces questions devant Unknown de Jaume Collet-Serra, adaptation de Hors de moi de Didier van Cauwelaert. Réunis devant les journalistes, acteurs et réalisateur ont dit, eux, toute la vérité – du moins on suppose! – sur ce tournage dans un Berlin glacial.

Le monologue intérieur sur l’exploration de l’identité que le romancier français Didier van Cauwelaert raconte dans Hors de moi est devenu un thriller mâtiné de drame psychologique dans Unknown de Jaume Collet-Serra (The Orphan).

On y suit le docteur Martin Harris (Liam Neeson), scientifique de passage à Berlin avec sa femme, Elizabeth (January Jones), pour une conférence. À leur arrivée au mythique hôtel Adlon, il se rend compte que sa mallette est restée à l’aéroport. Il saute dans le taxi conduit par une certaine Gina (Diana Kruger) et ils sont, quelques minutes plus tard, victimes d’un spectaculaire accident. Quand, au bout de quelques jours, il sort du coma, personne ne semble savoir qui il est. Pas même Elizabeth. Elle ne le reconnaît absolument pas. Et, pire, lui présente son mari, le docteur Martin Harris (Aidan Quinn)!

Qui dit vrai? Qui ment? Quel est ce complot? Afin de trouver un sens à ce qui semble n’en avoir aucun, Martin part à la recherche de Gina, qui lui a sauvé la vie et qui est la dernière personne qu’il a rencontrée alors que son identité n’était pas contestée.

«C’est un hommage au film noir, à Hitchcock», a indiqué Liam Neeson lors d’une conférence de presse tenue à Los Angeles, avant de mentionner à quel point il apprécie, à 58 ans, de pouvoir jouer dans des films d’action (Taken, The A-Team). «Mes cascades? Je les confie à ma doublure. Par contre, dans les scènes de combat, c’est vraiment moi», poursuit celui qui a toutefois vécu quelques moments difficiles pendant le tournage d’Unknown: «D’abord, nous étions dans les rues de Berlin, en janvier et en février, et ça a été les mois les plus froids des 20 dernières années. Mais le plus dur a été la scène de l’accident.»

C’est-à-dire lorsque la voiture plonge dans la Spree – en réalité, un énorme réservoir. «J’ai appris à nager à 20 ans et je ne suis pas à l’aise dans l’eau, raconte l’acteur. J’étais assis dans cette moitié de voiture qui s’enfonçait dans le réservoir, je devais avoir l’air inconscient et soudain, j’ai paniqué.»

Diane Kruger, qui lui porte secours au moment de l’accident, est à l’aise dans l’eau – «Surtout qu’elle était chauffée et que pour une fois, nous ne nous gelions pas», rigole-t-elle – mais a trouvé ces journées-là exténuantes. Et excitantes: «Ça faisait longtemps que je rêvais d’avoir un rôle plus physique. Et puis, il n’est pas si courant, dans un film d’action, d’avoir un personnage qui possède sa propre histoire, en parallèle à celle du héros.» C’est le cas de Gina, une sans-papier comme il s’en trouve beaucoup en Europe. «C’est une problématique importante, entre autres en Allemagne», poursuit l’actrice d’origine allemande qui, depuis toujours, est très au fait de cette réalité et des politiques qui l’entourent.

Moins dans l’action et plus au chaud, car elle ne quitte à peu près pas l’Adlon, January Jones – l’épouse de Don Draper dans Mad Men, que l’on verra prochainement dans X-Men: First Class – a, pour sa part, particulièrement apprécié de se voir confier un rôle «aussi intrigant: pendant une bonne partie du film, un mystère plane sur elle. Qui est-elle vraiment? Le public ne sait même pas si elle est l’alliée ou l’ennemie de Martin.»

Jaume Colle-Serra a pensé à elle pour le personnage d’Elizabeth parce qu’il cherchait «une actrice possédant cette beauté hitchcockienne et quelqu’un pouvant offrir une performance nuancée, jouant sur plusieurs couches». En Diane Kruger, le réalisateur natif de Barcelone a vu «quelqu’un d’intense et de profond, capable d’incarner le personnage à cran qu’est Gina». Et en Liam Neeson, «un acteur possédant l’intensité physique et émotive nécessaire à faire de Martin un être attachant. C’est essentiel parce que le spectateur est "avec lui" et doit sentir ce qu’il traverse pendant sa quête d’identité».

Les avoir tous les trois, dit-il, a rendu sa tâche beaucoup plus facile. Et les avoir toutes les deux, sourit Liam Neeson en jetant un regard vers Diane Kruger et January Jones, a rendu sa tâche à lui des plus agréables: «Elles sont un plaisir pour les yeux dès le petit matin». Aucun doute possible: là, il disait vrai.

Unknown (Hors de moi) prend l’affiche le 18 février. Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.