Pour le cinéaste d’animation Dean DeBlois, ayant grandi à Aylmer, au Québec, la longue route vers les Oscar a impliqué le constat, jeune, qu’il n’était «pas si bon en dessin».

Dimanche, son How To Train Your Dragon se mesurera à Toy Story 3 de Pixar et au film français L’Illusioniste, pour le titre de meilleur film d’animation.


Enfant, l’adepte de bandes dessinées rêvait d’un emploi chez Marvel. L’idée de se rendre à Hollywood pour scénariser et réaliser des films d’animation à gros budget, et possiblement même être nommé aux Oscars - comme c’est le cas avec son succès en 3D - ne lui venait même pas à l’esprit.

«Honnêtement, je n’y pensais même pas, a affirmé Dean DeBlois, au cours d’une récente entrevue depuis son bureau chez Dreamworks, à Glendale, en Californie, où il écrit une deuxième version de la suite de How To Train Your Dragon .

«Hollywood ne semblait tout simplement pas possible même dans mes pensées les plus folles.»

Parmi ses premiers emplois, Dean DeBlois a travaillé sur une animation pour un studio d’Ottawa. Cela l’a aidé à entrer dans le programme du Sheridan College, à Oakville, en Ontario, mais a aussi marqué le début de la fin de sa carrière de dessinateur.

«J’ai rapidement constaté que les autres autour étaient bien meilleurs que moi», a reconnu Dean DeBlois, qui a co-écrit et co-réalisé How To Train Your Dragon, ainsi que Lilo and Stitch en 2002.

«Je suis passé à la réalisation et éventuellement à la scénarisation, ce qui était de toute façon beaucoup plus près de mon objectif initial d’être un artiste de bandes dessinées.»

Après avoir obtenu son diplôme, le réalisateur Don Bluth a embauché Dean DeBlois pour un important projet d’animation à Dublin, en Irlande. Le natif d’Aylmer a passé ses nuits à apprendre la scénarisation en disséquant ses films favoris, de cinéastes tels que Steven Spielberg, James Cameron et Ridley Scott.

Dean DeBlois a atterri à Dreamworks en tant que technicien, et a fait son chemin vers l’écriture et la réalisation.

Ces jours-ci, il se dit constamment surpris du si bel accueil réservé à son récit initiatique de viking.

How To Train Your Dragon est inspiré librement de la série de livres de Cressida Cowell portant sur un adolescent dans un gang qui devient ami avec un dragon blessé. Le Montréalais Jay Baruchel prête sa voix au héros étrange appelé Hiccup.

Évaluant ses chances de l’emporter dimanche, Dean DeBlois a souligné que How To Train Your Dragon marquait un changement de ton par rapport à des films précédents de Dreamworks tels que Shrek et Megamind.

«Ce n’est pas une blague à la minute, et ce n’est pas inspiré d’éléments trop contemporains, ou trop près de la culture pop, a-t-il soutenu. Je crois que des gens voient How To Train Your Dragon comme un changement de direction bienvenu, ou au moins un projet différent et que certaines personnes veulent récompenser cet état de fait.»