Alain Delon, Mireille Darc, Jean-Paul Belmondo, mais aussi des centaines d’anonymes ont rendu hommage vendredi à l’actrice française Annie Girardot, dont les obsèques ont été célébrées en l’église Saint-Roch, la paroisse parisienne des artistes.

Des applaudissements nourris de centaines de personnes ont salué l’entrée du cercueil dans l’église où un grand coeur de roses rouges avec la mention «Vive la vie», signé de Giulia, sa fille, Lola et Renato, ses petits-enfants, avait été disposé.

Claude Lelouch, Jane Birkin, Bertrand Blier, Gérard Darmon, Jack Lang, Line Renaud ou encore le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand faisaient partie des personnes présentes.

Une gerbe de fleurs d’Isabelle Adjani était dédiée à sa «maman-cinéma inoubliable».

Pendant la bénédiction, Claude Lelouch a demandé une «standing ovation» pour «le film qu’Annie est déjà en train de tourner avec le Grand Metteur en Scène». Des applaudissements nourris ont alors résonné pendant de longues minutes dans l’église.

Devant les grilles, des anonymes évoquaient l’actrice disparue. Venue de Belgique, Marie Aviles témoignait: «Annie est le symbole de la générosité. Je l’ai rencontrée au théâtre et on est devenue amies, ça me fait rigoler de voir les gens qui sont là aujourd’hui, ceux qui l’ont laissé tomber à part Lelouch».

Pour une autre femme, Sylvie Anglade «c’était une actrice fabuleuse, généreuse qui pouvait aussi bien faire rire qu’émouvoir, elle était le symbole de la femme libre et moderne, victime de sa générosité peut-être».

L’actrice française devait être inhumée vendredi après-midi au cimetière du Père Lachaise.

L’annonce de son décès, lundi à 79 ans, a provoqué une vive émotion populaire et plongé le cinéma français dans la tristesse, bien que la comédienne fût déjà hors du monde depuis plusieurs années, emportée dans les brumes de son Alzheimer.

L’actrice qui débuta dans le drame avec Rocco et ses Frères pour triompher dans la comédie des années 70 et tourner plus de 120 films, est décédée à l’hôpital Lariboisière à Paris.

Pour le grand public, la dernière apparition mémorable de cette actrice vive, à la voix rauque et aux taches de rousseur, remontait à 1996: une apparition poignante, le visage baigné de larmes, pour recevoir son César du meilleur second rôle féminin dans Les Misérables, de Claude Lelouch

Bouleversée, la salle entière s’était levée pour lui rendre un long hommage.