En d'autres temps, pas si lointains, on ne connaissait du cinéma d'Asie que les films de kung fu mal traduits, ceux de Kurosawa et autres oeuvres, rares et triées sur le volet, comme La ballade de Narayama ou L'empire des sens.

Le festival FantAsia a fait beaucoup, depuis, pour la promotion du cinéma asiatique, s'intéressant aux films d'action, à la comédie, au fantastique, au gore et à ce que l'on range trop facilement dans le cinéma de genre.

Voici qu'arrive, en parallèle, le deuxième festival AmérAsia, organisée par Ciné-Asie, qui travaille depuis un bout de temps à la promotion du cinéma asiatique. Et on ratisse large: on ne propose pas que des films japonais et chinois; l'Inde, les Phillipines et, surtout, la Corée du Sud sont aussi à l'honneur dans ce buffet exotique. Jusqu'au 13 mars, à la Cinémathèque, à l'ONF et à l'Université Concordia, trois week-ends consécutifs seront consacrés à ces oeuvres, tous genres confondus. Une vingtaine de films en tout, plus des vidéos en provenance de 10 pays. Autant d'invitations au voyage, confortable et modique: gardez vos gains Air Miles, c'est dans un cinéma près du métro Berri.

Au programme, un peu de tout. Soulignons ici quelques projections particulièrement dignes d'intérêt. Harmony, de Dea-gyu Kang, film coréen dans lequel des femmes recluses forment une chorale entre les grilles du pénitencier. Sur papier, comme ça, écrit vite, on dirait une bluette d'un quétaine fini. Mais voyez-y, vous serez surpris. Le cinéma sud-coréen, commercial ou intello, est depuis une vingtaine d'années une autre école.

De la Corée encore, le documentaire Old Partner de Chung-Ryoul Lee, grand succès en son pays, dans lequel il est question d'un fermier vieillissant qui apprend à s'arranger avec la mort de sa vache autrefois productrice..

Aussi, dans le désordre The Mountain Thief, de Gerry Balasta, tourné aux Philippines: l'histoire d'un homme et de son fils, fuyant la guerre, perdus dans un monde hostile et dégénéré rempli d'immondices et d'ordures industrielles. Également, A Brand New Life, de Ounie Lecomte, raconte les déboires d'une fillette abandonnée à l'orphelinat par son père. Barking Dogs Never Bite est excellent aussi, mais à éviter si vous aimez les chiens!

Ce n'est ici qu'une courte sélection, bien d'autres choses sont à voir au cours de ce microfestival. Il y aura des conférences et des rencontres, des séminaires, et une soirée consacrée au cinéma de Bollywood, avec projection d'un certain Bollywood Dream, suivie d'une danse sur place et, croyez-le ou non, d'une leçon de danse. Portez votre parfum au curry!

Pour plus d'infos, consultez www.cine-asie.ca.