Une fois le tournage terminé, Patrick Demers s'est appliqué à en faire le montage avec la même rigueur qu'au moment de l'écriture. Ce qui donne à ses yeux comme à ceux des comédiens une histoire très bien construite, avec des flash-backs sensés et un rythme soutenu. Un film où toute trace d'improvisation est évacuée.

«Ce n'est pas parce qu'on fait un laboratoire de création ou de l'expérimentation que le film doit avoir une apparence expérimentale, plaide Demers. Notre démonstration était plus forte si on réussissait à se mesurer au cinéma classique tel qu'il se fait. Je pense que le cinéma indépendant doit aller vers le grand public. J'ai peur qu'il se peinture dans un coin. Plus ces deux mondes s'éloignent, plus le cinéma commercial est gros et pas bon et moins les gens vont voir le cinéma d'auteur. J'essaie donc d'être un pont entre ces deux mondes.»

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Après la jalousie, l'hypocrisie

Participant de la Course Destination Monde en 1992-1993, Patrick Demers planche déjà sur un second projet de long métrage. Un projet qui se fera dans la même mouvance que le premier et dont le thème sera l'hypocrisie. «Pour tourner, j'ai besoin d'une scène à scène non dialoguée. Je veux que ça se passe live. Je crois au réalisme du tournage en improvisation», dit-il.

Le réalisateur estime que l'hypocrisie est «un beau thème à explorer» et il le fera à travers un quatuor constitué de deux couples. «J'ai quatre nouveaux comédiens qui embarquent avec moi», dit-il sans vouloir toutefois donner des noms. D'ici à ce que le projet puisse être mis sur les rails, Demers participera à plusieurs autres projets. Il tournera une seconde saison de l'émission Al Dante avec le chef Stefano Faita sur le canal spécialisé Les idées de ma maison, fera quelques publicités, etc.