Pas besoin d'un budget faramineux pour faire peur. Le réalisateur James Wan et le scénariste Leigh Wannell ont créé Insidious avec tout juste un million de dollars. Le résultat? Un film d'horreur «old school», où les costumes et les maquillages prennent le pas sur les effets spéciaux.

Wan et Wannell se sont fait remarquer en 2004 avec Saw. Ce film d'horreur à petit budget n'a pas échappé aux producteurs de la série télé Paranormal Activity, qui ont demandé au tandem de faire quelque chose d'un peu similaire pour Insidious.

«L'idée de faire un truc rapide et peu coûteux nous a tentés tout de suite, résume Wannell. En plus, nous avions déjà le synopsis dans un tiroir.»

L'histoire d'Insidious n'a rien de vraiment révolutionnaire. Une famille déménage dans une maison hantée et réalise peu à peu que les esprits veulent s'en prendre à leur fils aîné. On pense un peu à The Shining, beaucoup à Poltergeist. Mais Wannell se défend d'avoir été influencé par l'un ou l'autre de ces troublants films d'horreur. L'inspiration, dit-il, lui est plutôt venue de faits réels et d'histoires vécues autour de lui. Pour écrire, le scénariste a même suivi des chasseurs de fantômes et des spirites dans l'exercice (et l'exorciste!) de leurs fonctions.

«Nous avons eu beaucoup de plaisir», dit-il.

Il reste que le genre est déjà bien galvaudé. Et qu'on ne fait pas un film de maison hantée sans risquer de tomber dans le gros, gros «déjà vu». Qu'a fait le tandem pour éviter la mascarade et l'effet frelaté?

«Nous avons suivi nos instincts, souligne Wannell. Avec le temps, James et moi, on a acquis un bon instinct de ce qui fait peur. Et ce qui fait peur, ce n'est pas un monstre qui sort d'un placard sans prévenir. C'est le sentiment d'une menace sourde, venue de l'inconnu. C'est une autre raison pour laquelle il n'y a pas d'effets gore dans notre film. On voulait mettre l'accent sur le danger. Pas sur la violence.»

Le plus effrayant?

Certains affirment déjà qu'Insidious est le film d'horreur américain le plus terrifiant à avoir pris l'affiche depuis des années. Mais d'autres ne manqueront pas de rigoler devant cette empilade de gimmicks censée être terrifiante. Du grenier au plancher qui craque aux spectres de mariées ou de fillettes en habits d'époque, passant par les deux chasseurs de fantômes broche à foin qui tentent de débusquer les esprits avec un vieux Viewmaster, la ligne est parfois mince entre l'humour et l'horreur.

Mais Wannell ne s'en offusque pas, bien au contraire.

«Faire rire le spectateur exige autant de manipulation que de lui faire peur. Ce sont deux cousins rapprochés qui s'entendent très bien. Personnellement, j'adore les deux, alors...»