La maison montréalaise de post-production Vision Globale vient de terminer la restauration, en format numérique, du film L'homme qui plantait des arbres, du cinéaste et illustrateur Frédéric Back, récipiendaire de l'Oscar du meilleur court métrage d'animation en 1988.

«À partir des éléments du négatif original, nous avons tiré deux copies 35 mm en résolution numérique logarithmique, a expliqué Paul Bellerose, vice-président aux ventes de l'entreprise, en entrevue à La Presse. Ces copies sont en très haute résolution 4 K, ce qui est l'équivalent de la résolution des pellicules.»

La commande est venue de l'Academy Film Archive, filiale de l'Academy of Motion Pictures Arts & Sciences qui a le mandat de conserver les films oscarisés, et du producteur Radio-Canada. D'ailleurs, au terme du projet, chacun des deux organismes conservera une nouvelle copie numérisée.

La restauration a été faite grâce à un logiciel développé chez Vision Globale, qui en détient les droits de commercialisation. Appelé Genesis, ce logiciel a déjà servi à la restauration de plusieurs films. «Nous avons restauré trois films de Marcel Pagnol et des films de Bruce Lee, dit Marie-Josée Cantin, vice-présidente aux affaires corporatives. Une importante société cinématographique chinoise nous a aussi commandé la restauration de près de 200 films.»

En quoi consiste la restauration? Si vous avez répondu: enlever les poussières, faire disparaître les marques, recolorer les images, vous avez vu juste. Ajoutez à cela la correction de certaines ondulations des images, surtout dans des cas de films d'animation fabriqués à partir d'acétates superposés comme c'est le cas avec le film de Frédéric Back. Le logiciel permet également d'éliminer les bruits de fond sur les portions sonores.

Frédéric Back a participé au projet en compagnie du producteur de l'époque, Hubert Tison, de la SRC. «Nous avons ramené le produit à la forme d'origine que M. Back voulait voir à l'écran, assure Paul Bellerose. M. Back a participé à l'approbation de toutes les étapes du projet.»

Dans le communiqué publié par Vision Globale, le réalisateur exprime sa reconnaissance envers l'Academy Film Archive et la firme montréalaise pour avoir «donné la pérennité à un film qui, de ce fait, continuera de porter son message bienfaisant avec une qualité de son et d'image impeccable».

D'ici deux semaines, le réalisateur ainsi que des représentants de toutes les parties dans le projet visionneront la nouvelle copie du film.

Inspiré d'une nouvelle de Jean Giono, L'homme qui plantait des arbres est un film à portée environnementale et philosophique qui a remporté une quarantaine de prix à la suite de sa sortie en 1987. Il a surtout raflé l'Oscar du meilleur film d'animation à l'occasion de la 60e cérémonie de l'Academy of Motion Pictures Arts & Sciences tenue le 11 avril 1988 à Hollywood. La narration française était assurée par le comédien Philippe Noiret. Christopher Plummer avait enregistré la narration en anglais.