Les jeux sont faits. Il aura fallu attendre la dernière journée des annonces pour enfin voir apparaître des titres québécois dans la sélection cannoise.

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La nuit, elles dansent, un documentaire  réalisé par Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault (Junior) sera présenté en séance spéciale à la Quinzaine des réalisateurs. Il s’agit du seul long métrage québécois sélectionné dans l’une ou l’autre des sections du Festival de Cannes cette année.

«C’est un honneur incroyable!»,  s’est exclamée Isabelle Lavigne lorsque jointe au téléphone ce matin.

Le tandem a ainsi droit à sa première véritable invitation sur la scène internationale grâce à ce film tourné en Égypte, pays duquel la réalisatrice est tombée amoureuse au point de s’y installer pendant deux ans. Tourné au Caire, La nuit, elles dansent est une chronique familiale qui plonge au cœur d’un clan de femmes où l’on se transmet le métier de danseuses de mère en filles depuis la nuit des temps.

Le film a déjà été présenté aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal l’an dernier, où il a obtenu la mention Caméra-stylo. Il est également sélectionné en compétition officielle dans la catégorie «Canadian Spectrum» au prochain Festival Hot Docs de Toronto (28 avril au 8 mai). La nuit, elles dansent est le premier documentaire québécois sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs depuis 40 ans. En 1971, L’Acadie, l’Acadie (Pierre Perrault) et Faut aller parmi l’monde pour le savoir (Fernand Dansereau) avaient aussi eu droit à cet honneur.

«Ce sera notre première visite à Cannes et nous sommes évidemment très excités, fait remarquer Isabelle Lavigne. Nous avons appris notre sélection il y a un peu plus d’un  mois et il nous a fallu un moment pour décoller du plafond! Nous n’en savons pas tellement plus pour l’instant,  mais le message que nous laissé le délégué Frédéric Boyer nous laisse croire que le comité de sélection de la Quinzaine affiche un véritable enthousiasme envers notre film.»

Un court pour la Palme d’or

De son côté, le comité organisateur du 64e Festival de Cannes a dévoilé aujourd’hui les titres des neuf courts métrages inscrits en compétition officielle. Ce n’est rien, du Québécois Nicolas Roy (Jour sans joie) est invité au grand bal. Martin Dubreuil (Les sept jours du talion, 10 ½) tient le rôle principal dans ce film racontant l’histoire d’un père s’occupant seul de sa fille, et dont la vie monotone est soudainement marquée par un drame. Ménaïc Raoul, la coproductrice, a appris la nouvelle par l’entremise des médias ce matin. «Honnêtement, on ne s’y attendait pas du tout. Vraiment, c’est extraordinaire!», a-t-elle déclaré.

Cette année, le jury chargé de décerner la Palme d’or du court métrage est présidé par le cinéaste Michel Gondry.

La Palme d'or du court métrage n'a été attribuée que deux fois à des films québécois au cours de l’histoire. Blinkity Blank, de Norman McLaren, a eu droit à cet honneur suprême en 1955. 50 ans, un court métrage réalisé par Gilles Carle à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’Office national du film en 1989, avait aussi reçu le prestigieux laurier.

Une dizaine de courts métrages québécois seront par ailleurs présentés dans le cadre du Short Film Corner, un événement créé en 2004 afin de faire découvrir une génération émergente de jeunes talents et les tendances actuelles du court métrage. Sorte de «marché» du court métrage, le Short Film Corner compte environ 1500 films dans son programme.

Le 64e Festival de Cannes a lieu du 11 au 22 mai.