On connaît bien février, le mois de l'histoire des Noirs. Mais on sait moins que mai est celui du patrimoine asiatique.

À Montréal, depuis 16 ans, le Festival Accès Asie vise à diffuser le travail de créateurs issus de la communauté asiatique canadienne. Attention: par Asie, on entend ici le vaste territoire qui s'étend de la Turquie au Japon et pas seulement l'Extrême-Orient.

La nouvelle mouture de l'événement, qui débute ce soir à la maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, s'annonce «plus relevée au niveau international», souligne Janet Lumb, fondatrice d'Accès Asie. Le festival accueille ainsi 25 artistes originaires de l'Iran, du Tibet, de l'Inde, du Japon, de la Corée du Sud, de la Chine et du Vietnam. Certains font dans la peinture, d'autres dans le théâtre, la danse, la gastronomie et même l'art sacré. Mais la mission d'Accès Asie reste la même: prôner la fusion du moderne et du traditionnel, en évitant de tomber dans le lieu commun folklorique.

Dans le genre, Les voyages de Gulliver s'annonce comme un des projets intrigants de ce 16e festival. L'auteure et scénographe ontarienne Helen Yung resservira le classique de Jonathan Swift par une pièce de théâtre interractive, avec marionettes organiques et technologie numérique (13 mai, Galerie Oboro).

Tout aussi intrigants, le spectacle DANCE-X: Tournée Montréal-Séoul-Tokyo, réunira à l'espace Tangente des chorégraphes et danseurs venus de trois pays différents, qui mettront en commun leurs visions de la danse contemporaine (20, 21 et 22 mai), alors qu'une «vidéoconférence» entre Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver soulignera le mois du patrimoine asiatique par un spectacle multimédia diffusé d'un océan à l'autre (14 mai ex-Centris).

Pour les amateurs de 7e art, mentionnons par ailleurs le cycle de cinéma iranien consacré à quatre réalisateurs de la relève (Sadaf Fouroughi, Kiarash Anvari, Parissa Mohit et Golkou Parhizgar) dont trois sont aujourd'hui installés à Montréal. Une bonne façon d'en savoir plus sur les préoccupation d'une jeunesse iranienne déracinée, qui a fait le choix de la liberté, pour le meilleur et le moins bon (ce dimanche à l'ONF).

Le festival, enfin, se terminera par quatre journées d'activités avec des moines tibétains établis au Gesù, qui proposeront séances de prières, chants et conférences et ateliers sur la confection de mandalas de sable (du 26 au 29 mai). Selon ce qu'on a appris, cette délégation spirituelle est actuellement en tournée canadienne afin de recueillir des fonds pour son temple.

Petit festival certes. Mais Accès Asie a le mérite de nous rappeler que le Montréal asiatique ne se limite pas au quartier chinois. Jusqu'au 29 mai. Informations: accesasie.com