Avec Robert de Niro aux commandes du jury et une pléiade de stars annoncées sur la Croisette, la 64e édition du Festival de Cannes s’annonce plus festive que jamais. Même la sélection semble pour une fois bien accueillie.


Brad Pitt et Angelina Jolie, Johnny Depp, Sean Penn, Charlotte Gainsbourg et Rampling, Penelope Cruz ou Catherine Deneuve sont attendus à partir de mercredi au pied des 24 marches, à l’heure où le soleil décline. Sans oublier Uma Thurman ou Jude Law parmi les jurés qui rendront leur verdict le 22.


«Un jour de Cannes suffirait aux festivals du monde entier pour considérer que c’est réussi. Mais chez nous, les stars, ce doit être tous les jours et plusieurs fois par jour», note le délégué-général du festival de Cannes, Thierry Frémaux.


Le festival n’oublie pas pour autant les cinéastes réprimés dans leur pays. Un nouveau film du cinéaste iranien Jafar Panahi, condamné à six ans de prison et interdit de quitter l’Iran, sera ainsi présenté en sélection officielle le 20 mai.


Un film d’un autre Iranien, Mohammad Rasoulof, qui s’est aussi vu infliger six ans de prison, sera présenté dans Un Certain Regard, le 13 mai. Déjà l’année dernière, Jafar Panahi avait été défendu par le Festival qui lui avait gardé une chaise vide au sein du jury.
La météo capricieuse fait partie des nombreux aléas cannois.


La mort d’Oussama Ben Laden a, selon les renseignements français, renforcé la menace terroriste en France, ce dont la Croisette se serait volontiers passé. Sa population triple pendant le Festival.


«Un événement international de cette ampleur, avec autant de personnalités, dont de nombreux Américains, constitue en soi un potentiel de risques réel», confie-t-on à la direction de la police nationale.


Avec 54 films en projection officielle dont 20 en lice pour la Palme d’Or, Thierry Frémaux a constitué un programme qui rend hommage aux figures tutélaires du cinéma - Pedro Almodovar, Nanni Moretti, l’Américain Terrence Malick, le Danois Lars Von Trier, les frères Dardenne - et promeut aussi cinq premiers films, dont deux en compétition (Sleeping Beauty de Julia Leigh (Australie) et Michael de Markus Schleinzer (Autriche) - et de jeunes talents comme la Française Maiwenn, (Polisse), 35 ans.


«Cannes n’a pas vocation à voler au secours de la victoire», rappelle volontiers le président du festival, Gilles Jacob, qui attend chaque soir les stars au haut des marches.
Très attendus aussi, bien qu’hors compétition, Midnight in Paris, le dernier Woody Allen qui fera l’ouverture, avec la Première dame de France Carla Bruni-Sarkozy au générique --sa présence ou son absence ne sont ni confirmées ni infirmées officiellement à ce jour-- et La Conquête, de Xavier Durringer (18 mai), qui met en scène l’ascension de son époux, le président Nicolas Sarkozy, vers le pouvoir.


Pour Thierry Frémaux, la cuvée 2011 peut se prévaloir d’une «grande diversité géographique, générationnelle et stylistique».


Le Festival, qui a souvent répercuté en direct les soubresauts du monde, aura une pensée spéciale pour les révolutions du Maghreb et d’Égypte, laquelle sera le premier pays à inaugurer le statut de «pays invité», avec un programme dédié le 18 mai.


Enfin, le Festival honorera le passé avec la projection en avant-première mondiale du Voyage dans la lune (1902) de Georges Mélies dans sa version couleur longtemps considérée comme perdue, et les versions restaurées de chef-d’oeuvre de Stanley Kubrick et Roberto Rossellini.