The Hangover de Todd Phillips a été un succès-surprise à l'été 2009. Quelques heures avant que The Hangover Part II ne prenne l'affiche, La Presse a discuté avec Dan Goldberg, le producteur d'origine canadienne qui est de cette aventure depuis le début. Nerveux? Oui, mais d'une autre façon.

«Quand The Hangover est sorti en 2009, nous savions que nous avions fait un bon film, mais nous ignorions si les gens souhaiteraient le voir. Après tout, il n'y avait pas de gros noms au générique. Cette fois-ci, nous savons que les gens vont aller voir The Hangover Part II dès le week-end d'ouverture... mais l'aimeront-ils autant que le premier et autant que nous l'aimons? Donc, oui, je suis nerveux, mais d'un autre genre de nervosité», a admis le producteur Dan Goldberg, au bout du fil, quand La Presse l'a joint à Toronto, où il se trouvait pour faire la promotion du film de Todd Phillips.

Pourtant, ce dernier, avant même que le premier volet de ce qui pourrait devenir une trilogie ne soit à l'écran, parlait déjà d'une suite. «Les gens de Warner pensaient avoir un succès entre les mains... mais ils ne savaient pas que ce serait aussi gros. Personne ne pouvait prévoir ça. Mais ils espéraient déjà que l'on passe à une deuxième phase. Pour des raisons d'affaires. Nous, nous étions d'accord, mais à la condition d'avoir un bon scénario et de pouvoir faire un film dont nous serions fiers et qui plairait aux fans.»

C'est ce qu'ils ont, croit-il, avec The Hangover Part II. On y retrouve nos quatre lascars - Phil (Bradley Cooper), Stu (Ed Helms), Alan (Zach Galifianakis) et Doug (Justin Bartha) -, deux ans après l'enterrement de vie de garçon désastreux de ce dernier, à Las Vegas. Cette fois-ci, c'est Stu qui se marie. Dans une luxueuse station balnéaire thaïlandaise. Pas de fiesta pour le «Wolfpack». Juste une bière sur la plage. Sauf que le lendemain, deux jours avant le jour M, ils se réveillent dans un hôtel cradingue de Bangkok. Aucun souvenir de ce qu'ils ont fait. Et ils ont perdu le futur beau-frère de Stu. Nouveau compte à rebours.

Cette histoire, qui suit (volontairement) le même canevas que celui de The Hangover, est le fruit du travail de Todd Phillips et d'un nouveau tandem de scénaristes, composé de Craig Mazin et Scot Armstrong. Jon Lucas et Scott Moore ne sont plus crédités au générique autrement que comme créateurs des personnages. «Le studio avait, à l'époque, acheté leur scénario, mais quand Todd était entré dans le jeu, une vingtaine d'autres versions avaient été écrites. Ils étaient crédités comme auteurs pour des raisons syndicales, mais beaucoup de travail avait été fait sans eux», explique Dan Goldberg.

Todd Phillips a donc, cette fois, pris la barre du projet immédiatement. Se laissant aussi inspirer par ses acteurs, qui ont apprivoisé les personnages dans le premier film et qui étaient prêts à leur apporter davantage dans la suite: «Pour Todd, un scénario est le blue print du film. Tous les matins, avant le tournage, il revoyait les scènes avec les comédiens et chacun apportait ses suggestions. Mais il faisait les choix définitifs.»

Le tout s'est, assure-t-il, fait dans l'harmonie. «Toute l'équipe désirait faire le film. En fait, le plus compliqué a été, dans un premier temps, de trouver un moment où nos acteurs principaux seraient libres en même temps. Nous avons passé pas mal de temps avec les agents. Tourner à Bangkok a été l'autre défi: les gens sont adorables, mais ils sont si nombreux!», rigole le producteur qui fait carrière à Los Angeles... un peu grâce au producteur et réalisateur Ivan Reitman (Ghost Busters).

Natif de Hamilton, en Ontario, Dan Goldberg a fréquenté le collège des lieux. C'est là qu'il a rencontré celui qu'il considère comme son mentor - et un très cher ami. Le premier était alors dans la musique jusqu'aux oreilles. Le second, dans les images. Le premier rêvait rock'n roll. Le second, cinéma. «Ivan avait un plan, il savait ce qu'il voulait faire. Je l'ai suivi. Nous avons tourné Shivers et Rabid de David Cronenberg à Montréal... et c'est une fois dedans que j'ai compris que le cinéma était ma place.»

Et de conclure qu'il vit un rêve, «peut-être pas le rêve américain, mais un rêve». Grâce auquel il produit les cauchemars hilarants des personnages qui peuplent The Hangover et autres Due Date.