Tatanka est un mot amérindien signifiant bison. C’est aussi le surnom du boxeur italien Clemente Russo, champion du monde amateur des poids lourds de 2007 et médaillé d’argent aux Jeux olympiques de 2008. Avant d’en arriver là, Russo s’est battu pour sortir du ring de la violence mafieuse du sud de l’Italie. Avant d’accéder aux grands honneurs, il a entre autres purgé une peine de huit ans de prison.

Inspiré de la vie du boxeur, le film, présenté hier matin en compétition, retrace l’histoire de Michele, aspirant boxeur doué d’un crochet de droite foudroyant. Depuis toujours, Michele et son ami Rosario sont comme frères et font les 400 coups. Mais le boxeur sera trahi par son ami qui se sert de lui pour s’enrichir illégalement. Empruntant un parcours sinueux, Michele ira jusqu’à s’exiler pour se libérer de l’étau de la mafia et poursuivre ses ambitions sportives.

C’est justement ce côté tortueux et farci de nombreux recommencements du scénario qui nous a un brin agacés dans un film qui, autrement, tient debout jusqu’au dernier round. Belle photographie, belle diversité dans les plans, des scènes de boxe filmées dans des environnements très crus, à l’image de la vie du boxeur. Quant au rôle principal, il est tenu par... Clemente Russo. Ce dernier est aussi à l’aise devant la caméra que sur un ring. Il possède toute l’intériorité et le regard patibulaire nécessaires pour personnifier ce boxeur ambitieux, traqué et désillusionné.

Le plus grand reproche à faire à ce film est ailleurs. Plus précisément dans le programme officiel du FFM. Dans la description française, on lit : « Tatanka suit le destin de Clemente Russo, ou comment il a pu échapper à l’engrenage de la Camorra, en se réfugiant dans la boxe. » Ce qui laisse présager un biopic. Or, en anglais, il est plutôt indiqué « The film is loosely based on the real life of Russo. » « Loosely » comme dans assez librement. Quel mauvais travail de traduction !

Le second film en compétition de la matinée, Il était une fois une femme simple, racontait l’histoire de Barbara, femme désœuvrée vivant dans les années 1909-1921 d’une Russie rurale secouée par différents événements historiques. Dialogues décousus, enchaînement boiteux, rythme chaotique, lumière estivale sans âme, acteurs secondaires incroyablement médiocres et violence gratuite (combien de viols ???). Au bout de 90 minutes, nous avons fui ce pavé cinématographique qui en durait 150. Interminable et sans intérêt.

Tatanka, aujourd’hui 13 h 50 au Cinéma Impérial

Il était une fois une femme simple, aujourd’hui 16 h au Cinéma Impérial