Ken Scott foulera ce soir le tapis bleu du Egyptian Theater pour présenter pour la première fois en sol étranger son filmStarbuck dans le cadre de Québec à Hollywood, un festival mettant en vedette les artistes, entreprises culturelles et designers de mode du Québec jusqu’au 25 septembre. Le réalisateur donnera ainsi le coup d’envoi à un mini festival du film québécois qui se tiendra dans la mythique salle hollywoodienne au cours du week-end.

Les cinéphiles hollywoodiens pourront également croiser la productrice Denise Robert, venue présenter Le sens de l’humour, le réalisateur Sébastien Pilote pour Le vendeur, mais aussi André Rouleau et Daniel Roby pour Funkytown, accompagnés de leurs acteurs. Curling de Denis Côté sera également projeté, mais le réalisateur ne sera pas des festivaliers, retenu en France pour un autre projet.

Huit courts métrages québécois seront aussi présentés au cours du week-end, dont le premier film en tant que réalisateur de l’acteur Jean-Pierre Bergeron, Alone With Mr. Carter, mettant entre autres en vedette Claudia Ferri et le jeune Robert Naylor.

Venu assister à la présentation des cinq longs métrages projetés dans le cadre de ce mini festival du film québécois à Hollywood, le président de la SODEC, François Macerola, n’en est pas à sa première visite dans la Mecque du cinéma. Mais c’est sans doute la première fois qu’il s’y sent autant chez lui.

« C’est la première fois que je me promène un peu partout et que je vois, non pas des drapeaux du Québec ou des compatriotes, mais des œuvres québécoises. Je suis arrivé mercredi soir et je reste à l’hôtel Roosevelt, où on peut admirer sur les murs du lobby des toiles de Corno. J’avais peine à y croire en les regardant ce matin en descendant de ma chambre ! Dans les restaurants, les menus sont en français et certains plats sont préparés par de grands chefs québécois. Il y a a touch of Quebec, comme disent les gens ici. Les Américains trouvent ça cute et moi je trouve ça intéressant ! », s’amuse François Macerola.

Le bon moment

Le festival tombe à point nommé pour le président de la SODEC qui désire ajuster la stratégie de séduction du cinéma québécois sur le marché américain et même ouvrir ses horizons aux marchés asiatiques.

« Le marché américain a toujours été une priorité, mais assez abstraite. Tout en gardant la relation privilégiée qu’on a avec l’Europe, je pense qu’il est temps de se tourner vers d’autres marchés. Les États-Unis sont un marché important, de même que la Chine et les autres pays asiatiques. C’est une priorité que de développer ces nouveaux horizons. »

« Du côté des États-Unis, on doit cogérer des projets dans un premier temps pour être respectueux de l’approche américaine qui est contre la coproduction, poursuit-il. L’idéal serait de travailler avec une catégorie de producteurs qu’on appelle ici "les indépendants", tout en faisant des films profondément québécois. C’est le prix qu’on doit payer pour être capable de rejoindre le public américain qui n’est pas intéressé à voir de pâles reflets de leur propre réalité. On doit aller au-delà du remake et faire des films originaux ensemble. »

Le président de la SODEC conclut en soulignant que « le cinéma québécois a réellement atteint une maturité et il est partout dans le monde. Il est prêt à réellement prendre son envol ».