Depuis 10 ans, Jarrett Mann et sa petite équipe du Festival SPASM nous offrent du sang et du plaisir à 100%. Retour sur un événement créé par et pour les fans de cinéma de genre, qui s’offrira pour son anniversaire une grande marche des zombies dans les rues de Montréal.

Au départ, le Festival SPASM, fondé par Jarrett Mann et Gilles Brousseau, c’était tout simplement un «trip de gang» destiné aux amoureux des films d’horreur qui déploraient la sous-représentation québécoise dans ce genre très populaire. En invitant n’importe qui à soumettre un court-métrage mettant en vedette la peur et l’hémoglobine, ils ont comblé un vide. Car les films n’ont plus jamais cessé d’affluer et... de s’améliorer.

Aujourd’hui, Jarrett Mann insiste, SPASM n’est plus consacré uniquement à l’horreur, qui représente un tiers de sa programmation, mais à tous les genres, avec un penchant pour l’insolite. De plus, SPASM élargit ses frontières. «D’année en année, on a évolué, explique-t-il. Après huit ans, nous nous sommes ouverts à toute la francophonie et cette année, nous avons un premier flirt avec l’international, avec nos soirées spéciales espagnole et cosmopolite. J’ai reçu des films de la Pologne, du Danemark, de l’Allemagne...»

On n’enlèvera rien aux premiers films présentés à SPASM il y a 10 ans, mais disons qu’on est passé de l’artisanat au professionnalisme, les technologies du cinéma s’étant démocratisées. «Tous les films sont maintenant de grande qualité, ce qui augmente la qualité du festival», estime son directeur.

La spécialité de SPASM demeure le court-métrage et son esprit, résolument festif. Toutes les représentations ont leurs animateurs, et les projections se déroulent dans un environnement beaucoup plus proche du bar que de l’austérité d’une salle de cinéma.

Cette année, outre les soirées consacrées aux films espagnols et cosmopolites, il y aura le très aimé Cabaret Trash, animé par des «drag-queens»; la «Drôle de projection», animée par MC Gilles et le duo Sèxe Illégal, proposant des films comiques québécois; «Les inclassables», sorte de carte blanche des programmateurs; la soirée «Les détraqués», consacrée aux films «désaxés» où l’on présentera ensuite The Taint, considéré par Jarrett Mann comme le «Pink Flamingos des années 2000».

Mais le vrai happening de SPASM est sans contredit la Grande Soirée d’horreur au Club Soda, à l’origine du festival, carrément un party costumé qui se transportera après les projections au Théâtre Plaza.

Cette année, il y aura un événement dans l’événement, si on peut dire: le Zombie Walk de Montréal. Un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans plusieurs villes nord-américaines qui ont vu débarquer des hordes de gens déguisés en zombies, pour le pur plaisir de la chose. L’an dernier, raconte Jarrett Mann, ils étaient 6000 dans les rues de Toronto. C’est une première pour Montréal. Un groupe de jeunes motivés ont proposé à SPASM de s’associer à ce projet. «Et nous avons créé un monstre, dit Jarrett Mann en riant. On s’attendait à une centaine de personnes, il y en a finalement plus de mille qui ont confirmé leur présence!» De quoi faire de l’ombre aux «indignés» d’Occupons Montréal qui squattent le square Victoria. Mais si l’on pense au film Dawn of the Dead de Romero, dans lequel des zombies prennent d’assaut un centre commercial, on se dit que les thématiques se rejoignent un peu, quand même. Dans les deux cas, c’est la quantité qui compte.

La marche des zombies de Montréal partira ce samedi à 15h30 du métro Mont-Royal pour se diriger vers le Club Soda, ou l’on présentera gratuitement un «best of» des meilleurs films de zombies qui sont passés par SPASM. Jarrett Mann sera du nombre, lui aussi déguisé en zombie, afin d’expliquer les indications à la foule, et certaines règles élémentaires, comme ne pas trop s’approcher des enfants...

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Le Festival SPASM, jusqu’au 29 octobre, www.spasm.ca