Présenté en séance spéciale au Festival de Cannes il y a quelques mois, ce deuxième long métrage d’Ismaël Ferroukhi (Le grand voyage) a le grand mérite de s’attarder à un trait de l’histoire rarement évoqué : la résistance des musulmans parisiens pendant les années d’Occupation.

Le récit relate le parcours de Younes (Tahar Rahim, l’inoubliable interprète du Prophète de Jacques Audiard), émigré algérien vivant de petites magouilles et du marché noir. En 1942, le jeune homme est recruté par la police française à titre d’informateur et est chargé de s’infiltrer dans une mosquée. Ferroukhi s’attarde ainsi à décrire la métamorphose d’un homme confronté à une réalité aussi dure qu’absurde, à travers laquelle il devra trouver la voie de sa propre humanité. Ce film noble, aux intentions louables, souffre d’une approche très classique, voire un peu scolaire. Cela dit, la distribution d’ensemble, qui comprend notamment Michael Lonsdale et Lubna Azabal, est impeccable.