Après l’Europe, le Proche-Orient, l’Asie et le Québec, Tintin arrive en Amérique pour les fêtes de fin d’année, et ses producteurs espèrent que le film en 3D de Steven Spielberg y rencontrera le même succès qu’à l’international.

Mais aux États-Unis, Tintin (prononcer Tine-Tine) est beaucoup moins connu. Milou s’y appelle Snowy, les Dupond et Dupont sont Thomson et Thompson.

Même si beaucoup d’Américains ne connaissent pas les albums d’Hergé, Steven Spielberg, qui se passionne pour Tintin depuis 30 ans, se dit confiant.

«C’est simplement du plaisir, du divertissement, une aventure dans laquelle je voulais embarquer tout le monde», a-t-il expliqué le weekend dernier lors d’une conférence de presse à New York.

«C’est un film sur l’importance de savoir qui sont vos amis, sur l’importance de rester loyal envers ses amis, un film sur l’amitié et la confiance», a-t-il ajouté.

Il est persuadé qu’Hergé aurait aimé le film, en images de synthèse avec la technique de capture de mouvements.

Tintin est une «balise d’excellence pour les enfants, une boussole morale qui pointe dans la bonne direction», explique de son côté Jamie Bell, qui a prêté son jeu et sa voix à Tintin, et rêverait d’interroger Hergé sur son personnage vedette.

«Quel âge a-t-il, qui est-il, pourquoi son seul ami est-il un chien, où sont ses parents ?» Jamie dit avoir essayé de trouver les réponses à ce mystère, «mais c’est impossible».
Depuis sa sortie en fanfare le 22 octobre à Bruxelles et Paris, le film Les Aventures de Tintin, inspiré des trois albums Le Crabe aux pinces d’or, Le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge est sorti dans plus de 50 pays.

En France, son marché numéro un, en Belgique, sa terre natale, mais aussi en Angleterre, en Russie, en Chine, en Corée, au Japon et en Inde, les spectateurs ont répondu présents à l’appel du petit reporter.

Il a engrangé plus de 233 millions de dollars.

Le film sort aux États-Unis et au Canada anglophone le 21 décembre (il est sorti le 9 au Québec) et poursuivra ensuite plus au sud, avec l’Amérique latine.

L’équipe a respecté à la lettre la charte graphique d’Hergé, avec lequel Spielberg avait pris contact la première fois en 1983, peu avant sa mort. Et les personnages, lancés dans des aventures trépidantes avec force cascades, sont tellement proches de la réalité, qu’on en oublierait presque parfois qu’ils sont des images de synthèse.

Pour créer Tintin, plus de 1000 angles ont été étudiés, a précisé Kathleen Kennedy, la coproductrice. Et Milou a été le deuxième personnage le plus compliqué à incarner.

Avant même ses débuts aux États-Unis, Steven Spielberg a annoncé à New York une suite aux aventures de Tintin en 3D.

«Les Dupondt auront un rôle beaucoup plus important dans le nouveau film de Tintin que produira Peter Jackson», a-t-il déclaré.

«Il est en train d’être écrit (...) et je le produirai avec lui comme il a produit celui-ci avec moi», a-t-il ajouté. «Nous avons l’histoire, nous avons le livre que nous adaptons d’Hergé, et nous sommes impatients de commencer», a-t-il ajouté.

Tintin sera soumis à une forte concurrence aux États-Unis pour ces fêtes de fin d’année. Plusieurs films à gros budget sortent en même temps, et plusieurs films grand public y sont déjà à l’affiche, dont le populaire Muppets de Walt Disney, Hugo, le film en 3D de Martin Scorsese, ou encore Happy Feet 2.

Et l’époque est morose: le weekend dernier a été le pire depuis 2008 en termes de vente, selon les sites spécialisés, et la fréquentation des salles est en baisse de 5% sur une année.