Le film Starbuck peuplera l'Inde! Les scénaristes de la comédie, Ken Scott (également réalisateur) et Martin Petit, et le producteur Caramel Films viennent de vendre les droits d'adaptation pour l'immense marché indien. Tourné en hindi, la principale langue en Inde, Starbuck sera réalisé dans la plus pure tradition bollywoodienne. «Je m'attends à ce que ça danse beaucoup! mentionne l'humoriste et auteur Martin Petit. C'est amusant qu'on l'adapte.»

«Il y aura de la danse et des chansons. Autrement, le public n'aimera pas», confirme le producteur d'origine indienne Ajay Virmani, de First Take Entertainment, basé à Toronto.

On parle ici d'une première pour un film québécois, selon Ajay Virmani, séduit sur-le-champ en visionnant Starbuck, peu avant le dernier Festival international du film de Toronto. «C'est un film amusant, qui a du coeur, dit le producteur. Il traite d'un nouveau sujet pour l'Inde: les dons de sperme. Bien que l'Inde compte un milliard d'habitants, ceux-ci commencent à être sensibilisés aux banques de sperme et aux cliniques de fertilité.»

Le succès du film dans la province (3 399 338$ au box-office québécois - le film québécois le plus populaire de 2011) ainsi que dans plusieurs festivals en Amérique et ailleurs donne raison à Ajay Virmani d'avoir mis la main sur les droits d'adaptation. «On a eu énormément de demandes pour les droits de remake, affirme André Rouleau, président de Caramel Films. Même des États-Unis. On a décidé d'attendre pour ne pas tuer le film. Mais l'Inde, c'est différent. C'est une autre planète, un autre marché. Ça ne va pas nuire à la carrière du film.»

First Take Entertainment a aussi obtenu les droits d'adaptation et de doublage en huit autres langues, comme le punjabi. Le film pourrait être réalisé cette année. Starbuck a été produit avec un budget de 6 millions de dollars. Le budget du remake oscillera entre 3 millions et 8 millions de dollars. «Ça dépend de la notoriété de l'acteur principal, note Ajay Virmani. Une super star indienne peut exiger un cachet de 3 millions. Un acteur moins connu peut être payé de 400 000$ à 500 000$.»

Le film adapté pourrait se retrouver sur 500 à 2000 écrans au pays, tout dépend encore là de la notoriété de l'acteur, selon le producteur. Ajay Virmani n'exclut pas la possibilité de le coproduire avec André Rouleau, son partenaire dans la production du film canadien de 2011 Breakaway (avec Russell Peters et Rob Lowe).

Starbuck met en vedette Patrick Huard dans le rôle de David Wosniak, livreur de la boucherie familiale qui apprend un jour qu'il a 533 enfants, fruits de dons répétitifs dans une banque de sperme. Ceux-ci ont entrepris un recours collectif pour connaître son identité.

Combien le David Wosniak indien aura-t-il d'enfants dans l'adaptation qui pourrait être tournée en Inde, aussi bien qu'en Suisse ou à Toronto? L'Inde étant 125 fois plus peuplée que le Québec... «Remarquez que même en Inde, avoir 533 enfants est un exploit!», note André Rouleau.

«Je soupçonne que, dans l'adaptation, le nombre d'enfants va exploser et que plusieurs auront un certain talent pour la danse! pense plutôt Martin Petit. Pour frapper l'imaginaire, mon instinct me dirait d'augmenter le nombre d'enfants à 5000. Je ne veux pas tomber dans les préjugés, mais j'oserais!»

En attendant l'adaptation, Starbuck, le long métrage original, poursuit sa route dans les festivals. Demain, Ken Scott et André Rouleau vont le présenter à Palm Springs. Leur bébé, qui est par ailleurs distribué en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Israël, en Corée du Sud, au Japon et au Benelux, amorcera sa carrière en France le 17 avril.

L'industrie du cinéma indien

-Plus de 1000 films par an,dont 300 films en hindi (Bollywood)

-3,23 millliards de places vendues par an

-Une industrie de 2,3 milliards US

-Plus de 900 multiplex

Sources: Crédit Suisse, 2010