Le film français The Artist, le grand favori de la soirée avec six nominations, a remporté le prestigieux prix du meilleur film (comédie ou film musical).

Le producteur du long métrage et fils du défunt cinéaste Claude Berri, Thomas Langmann, a récolté avec émotion le prix au nom de son équipe, qui l’avait accompagné sur scène.

Le long métrage avait remporté la mise dans la première catégorie où il avait été nommé en début de soirée, alors que le Golden Globe de la meilleure trame musicale avait été décerné au compositeur Ludovic Bource.

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La carrière internationale du Français Jean Dujardin vient aussi de prendre un tournant dimanche soir alors qu’il a été sacré meilleur acteur pour son rôle dans le film.

L’acteur a terminé son discours de remerciements, prononcé dans la langue de Shakespeare, notes à l’appui, en reprenant son rôle dans le film muet, en offrant une mimique sans voix.

La partenaire de Dujardin dans The Artist, l’actrice Bérénice Bejo, candidate au prix de la meilleure actrice de soutien, a toutefois été supplantée par Octavia Spencer (The Help).

Si le choix de Dujardin a respecté les prévisions de la majorité des observateurs, il en va aussi du prix de la meilleure actrice dans un film dramatique, décerné à Meryl Streep pour sa prestation de l’ancienne première ministre britannique Margaret Thatcher dans The Iron Lady.

En début de soirée, le vétéran acteur Christopher Plummer a mérité la première statuette de la soirée, celle remise au meilleur acteur de soutien, catégorie long métrage dramatique, pour sa prestation dans Beginners. Dans ce film, Plummer y tient le rôle d’un père de famille qui doit annoncer à son fils, joué par Ewan McGregor, qu’il est atteint d’un cancer en phase terminale, mais qu’il a aussi un jeune amant.

L’acteur torontois, qui est âgé de 82 ans et a grandi à Montréal, n’a été nommé qu’une seule fois aux Oscars au cours de ses 60 ans ans de carrière. Son interprétation de Léon Tolstoï dans The Last Station, il y a deux ans, lui avait valu cette nomination. Mais sa consécration, dimanche, pourrait lui en valoir une autre dans la même catégorie, dans un mois.

Son compatriote, l’acteur ontarien Ryan Gosling, pourrait par ailleurs être sacré meilleur acteur dans les deux catégories de films (drame et comédie ou film musical), pour ses performances dans The Ides of March et Crazy, Stupid, Love.

Le prolifique Martin Scorsese a ajouté un honneur de plus à son parcours enviable, remportant dimanche le Golden Globe du meilleur réalisateur pour son film Hugo.

Le long métrage retraçant les aventures d’un jeune garçon dans le métro de Paris des années 1930 a par ailleurs coupé l’herbe sous le pied au grand favori des Golden Globes, The Artist, dont le réalisateur Michel Havanavicius était aussi en nomination dans cette catégorie.

Le dernier-né de Woody Allen, Midnight in Paris, qui relate le périple d’un jeune auteur américain voyageant à travers les époques dans la ville Lumière, a mérité le prix du meilleur scénario dimanche soir. Le célèbre cinéaste, absent, concourait également pour le prix du meilleur réalisateur pour ce même long métrage.

Le film de Steven Spielberg et Peter Jackson, qui ont porté à l’écran Tintin, le populaire héros des bandes dessinées du créateur belge Hergé, a été honoré dimanche. The Adventures of Tintin, diffusé au Québec à compter du 9 décembre dernier après sa sortie à Bruxelles, a remporté le prix du meilleur film d’animation.

Par ailleurs, le film iranien A Separation a été sacré meilleur long métrage de langue étrangère.

Madonna, qui a lancé cette année son film W.E. sur la vie de Wallis Simpson, une Américaine divorcée pour qui le roi Édouard VIII a renoncé au trône britannique, a remporté le prix de la meilleure chanson originale pour sa pièce Masterpiece.

Les premiers moments de la soirée ont aussi couronné Kate Winslet, élue meilleure actrice dans une mini-série ou long métrage tourné pour la télévision, pour son rôle dans Mildred Pierce, à HBO.

Mais la Britannique n’a pas été en mesure de rafler le titre de meilleure actrice dans une comédie ou film musical à la suite de sa prestation dans Carnage. Le trophée est plutôt allé à Michelle Williams pour sa performance dans My Week With Marilyn.

Une cinquantaine d’années plus tôt, la véritable Marilyn avait reçu le même honneur pour sa performance dans Some like it hot, en 1960.

Dans le volet «télévision» du gala, la série Homeland a été consacrée dans deux catégories, remportant le Golden Globe pour la meilleure série dramatique et celui de la meilleure actrice (Claire Danes).

Le tour du chapeau a toutefois échappé à la série, alors que plus tôt en soirée, l’acteur Damian Lewis s’était incliné devant Kelsey Grammer (Boss) dans la catégorie du meilleur acteur pour une série dramatique.

Enfin, Morgan Freeman a reçu le prix Cecil B. DeMille pour l’ensemble de sa carrière. L’honneur lui a été présenté par le légendaire acteur Sidney Poitier et la Britannique Helen Mirren.

Sur un ton de badinerie, l’acteur a souligné avoir prêté ses traits à Nelson Mandela (Invictus), au président des États-Unis (Deep Impact), et à Dieu (Bruce Almighty) au cours de sa carrière.

«Si vous faites ce que vous aimez, vous n’avez pas à travailler. Je vous le dis: je n’ai pas travaillé un seul jour de ma vie», a lancé celui qui avait remporté un Golden Globe en 1989 (Driving this Daisy).

Tel que prévu, le Britannique Ricky Gervais, l’animateur de la soirée, a déridé les convives lors de son laïus d’ouverture, annonçant entre autres que les responsables des Golden Globes l’inviteraient probablement de nouveau... s’il insultait quiconque, choquait le public à la maison ou causait quelque controverse que ce soit!

Les Golden Globes sont attribués par la Hollywood Foreign Press Association, un groupe de 89 journalistes étrangers affectés au monde culturel.