Il fallait parfois travailler six heures par jour pour coiffer et décoiffer le comédien Marc-André Grondin sur le plateau du film L’affaire Dumont, qui prendra l’affiche à la fin de l’été au Québec.

C’est ce qu’ont expliqué des membres de l’équipe du film au cours d’une rencontre avec le public dans le cadre des événements 5 à 7 des Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ) qui a eu lieu plus tôt aujourd’hui.

Comme l’histoire se déroule sur une période totale de 11 ans, le réalisateur Podz souhaitait que l’acteur principal apparaisse à l’écran sous sept aspects différents, la seule façon de bien marquer le passage des années. Pour ce faire, le coiffeur André Duval et la maquilleuse Marlene Rouleau ont utilisé la technique du faux crâne (bald cap), un procédé efficace, mais exigeant.

«Afin d’installer ce faux crâne qui plaquait les cheveux de Marc-André par-dessus lesquels nous installions une perruque, lui et moi arrivions 4 heures et demie avant le reste de l’équipe. Certains jours, nous avons commencé la journée à 2 heures du matin», raconte Mme Rouleau.

Ce n’est pas tout! Ensuite, il fallait installer la perruque (30 minutes) et retirer le faux crâne à la fin de la journée de travail, ce qui nécessitait une autre période de 90 minutes.

Un cauchemar

Basée sur un fait réel qui s’est déroulé au Québec dans les années 1990, L’affaire Dumont porte sur l’histoire de Michel Dumont, père de famille monoparental accusé d’avoir violé une femme.

Reconnu coupable et condamné à la suite d’un premier procès, il fut par la suite innocenté grâce à l’acharnement de Solange Tremblay, une femme qu’il a rencontrée durant les procédures légales. Entre les deux, l’amour a été très fort. Aujourd’hui, ils sont toujours ensemble.

«Solange n’a jamais douté dans cette histoire et elle a embarqué là-dedans alors qu’elle avait ses trois enfants. Elle les emmenait avec elle en prison. Je trouve ça admirable», a dit la comédienne Marilyn Castonguay, interprète de Solange.

Comme cette histoire est vraie et implique beaucoup de procédures légales, l’écriture du scénario était scrutée à la loupe par les avocats de la maison de production Go Films et ceux des assureurs du film.

Devant un public attentif, la productrice Nicole Robert a expliqué une à une les étapes à franchir pour s’assurer qu’aucune poursuite ne serait entamée ou qu’une injonction soit émise pour empêcher la sortie du film.

«Durant quatre mois, on a négocié le scénario ligne par ligne. Et le montage final a dû être approuvé», a-t-elle indiqué. «Parfois, on négociait jusqu’à certains mots», a dit Podz qui avoue avoir vécu des moments de frustration. «C’était un cauchemar», a-t-il lancé.

Et pourtant, Podz et Mme Robert, qui se connaissent bien et ont travaillé ensemble dans le passé, sont prêts à refaire un autre film basé sur une histoire vraie. Ils ont un projet en tête, mais ne peuvent donner de détails pour l’instant.

Le projet de L’affaire Dumont a été amorcé par la comédienne Geneviève Brouillette qui a la première vu un potentiel de film dans cette histoire. Elle a d’abord pris contact avec le couple Dumont-Tremblay avant d’en parler à Podz qui s’est tout de suite montré intéressé.

Ce dernier a établi le contact avec Mme Robert qui a recruté la scénariste Danielle Dansereau pour écrire l’histoire à partir d’un nombre incalculable de documents.

Le film sera distribué par Alliance.