Intéressé par la réalisation, le comédien Yan England (Fan Club, Yamaska, Trauma) a mis un peu de sa vie familiale dans le tournage de son second court métrage, Henry, traitant avec humanité de la maladie d'Alzheimer.

L'oeuvre a bien démarré sa carrière en remportant le premier prix de sa catégorie au Rhode Island International Film Festival, où il était présenté en première mondiale en août 2011.


Mettant en vedette Gérard Poirier et Marie Tifo, le film est présenté en première canadienne ce soir aux Rendez-vous du cinéma québécois avant de prendre la route des festivals avec des arrêts à San Jose, aux Bermudes et à Cleveland.


Qu'est-ce qui est à l'origine de votre film?
Mon grand-papa. Dans le film, on entend le personnage principal demander s'il a été un homme bon. Tout est parti de là, de ce moment passé un jour avec mon grand-papa et ma mère. Jusqu'à 92 ans, mon grand-père maternel avait vécu une vie exceptionnelle. Né en Italie, il a travaillé dans les services secrets en Angleterre durant la Seconde Guerre mondiale, il a été producteur de films, etc. Et puis, un jour, après une si grande vie, il nous a posé cette question. Par ailleurs, le contexte musical du film n'est pas lié à lui, mais à moi. J'ai joué du piano et du saxophone dans mes années au secondaire. Et j'adore écouter de la musique de film.


Cette expérience n'était-elle pas lourde pour vous?
Non, au contraire. Tout au long du tournage, j'ai porté la montre de mon grand-père. Et au-delà de l'histoire, j'ai travaillé avec des gens extrêmement talentueux et animés par la passion du cinéma. Je pense par exemple à la directrice de la photographie Claudine Sauvé (19-2, Prozac) qui va constamment chercher l'émotion. Gérard Poirier est quant à lui entré complètement dans le personnage. Il représente la définition même du professionnalisme et de la dévotion. Il a été le Henry que je souhaitais.

Que vous apporte le travail de réalisation?
Depuis que je suis comédien, je me suis toujours intéressé à ce métier. Jeune, je m'asseyais près du réalisateur afin de voir comment il travaillait. Faire de la réalisation me permet de voir autrement le métier de comédien. Le comédien a une vision de A à Z de son personnage, alors que le réalisateur a une vision plus large, qui touche à tous les aspects de son film. J'ai un grand respect pour ceux qui ont un esprit créatif enivrant. Depuis que je suis tout petit, mon idole est Charlie Chaplin, qui faisait aussi de la réalisation.


Henry est présenté ce soir à 21h30 à la Cinémathèque dans le cadre du programme de courts métrages Mémoire des RVCQ.