Le volume de la production étrangère en cinéma et télévision a connu un bond spectaculaire au cours de la période 2010-2011 au Québec, atteignant une somme de 240 millions de dollars. C'est 118 millions de plus que l'année précédente.

Mieux encore, le Québec a, pour la première fois, battu l'Ontario en recevant 13% (contre 12%) des dépenses en productions étrangères en 2010-2011 (du 1er avril au 31 mars). La Colombie-Britannique est loin devant avec 73%.

C'est ce qu'indique le Rapport économique sur l'industrie de la production de contenu sur écran au Canada, rendu public récemment. Ce document est réalisé pour le compte de Patrimoine Canada et les producteurs canadiens.

En 2010-2011, les dépenses en salaires et autres biens de toute la production cinématographique et télévisuelle (locale et étrangère), au Québec, ont atteint 1,33 milliard de dollars, comparativement à 1,26 milliard l'année précédente. Comme on peut le constater, l'augmentation est largement imputable aux productions étrangères.

Bonne nouvelle, avec un bémol

Faut-il s'en réjouir? Oui, mais en ajoutant un bémol. Les chiffres de 2010-2011 ne constituent pas un record. Il s'agit davantage d'un retour à la moyenne après quelques années de vaches maigres. Ainsi, en 2002-2003, année record, le volume des dépenses en productions étrangères avait atteint 399 millionsde dollars au Québec.

De plus, si le volume des productions étrangères croît, celui des productions locales diminue. Ainsi, le volume des productions canadiennes au Québec en 2010-2011 a été de 839 millions, comparativement à 902 millions en 2009-2010 et 893 millions en 2008-2009.

Les chiffres du rapport ne sont pas les mêmes que ceux fournis par le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ), puisque les statistiques du BCTQ s'appliquent aux années civiles et non financières.

Les Américains plastronnent

La production cinématographique et télévisuelle se divise en quatre grands secteurs: production canadienne, production étrangère, production interne des télédiffuseurs (ex.: bulletins et émissions d'informations) et production multimédia interactive convergente (le multiplateforme). Tous types confondus, l'industrie a généré des dépenses atteignant 5,49 milliards de dollars au Canada en 2010-2011, en hausse de 8,9% par rapport à l'année précédente.

S'appuyant sur les données du rapport, le magazine spécialisé The Hollywood Reporter s'est empressé d'imputer cette bonne performance à la présence des équipes américaines. «Le volume de production de films et d'émissions de télé a atteint un record au Canada l'an dernier, notamment grâce à Hollywood», lit-on en amorce d'un article du magazine.

À noter que la hausse du volume des productions étrangères s'est faite en dépit d'une augmentation de 5% de la valeur du dollar canadien par rapport à la devise américaine. Par contre, les avantages fiscaux consentis aux producteurs étrangers sont alléchants.

En 2011, les producteurs étrangers ont réalisé 66 longs métrages, 76 séries pour la télévision, et 81 téléfilms, mini séries et émissions- pilotes au pays de la feuille d'érable.

L'an dernier, le Québec a connu une bonne année sur le plan des productions étrangères grâce à la présence de tournages majeurs dont celui de Mirror, Mirror avec Julia Roberts, de Warm Bodies (dont la sortie prévue le 10 août a été remise au 1er février 2013) avec John Malkovich et de Blackbird avec Eric Bana. Cette année s'annonce encore une fois intéressante avec la suite déjà amorcée de Chronicles of Riddick, Les Schtroumpfs 2 et la troisième saison de la série américaine Being Human.