Avec sa viole de gambe, Pierre-Yves Martel joue seul sur l’échafaudage construit à 15 m du sol, à l’intérieur de l’église Erskine and American, pendant la rénovation du plafond de la nouvelle salle de concert Pierre Bourgie.

L’image au début du documentaire de Luc Bourdon sur le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) parle d’elle-même. Ce poumon de la culture montréalaise est le lieu où tous les arts ont trouvé une respiration, au grand bonheur de Nathalie Bondil, pilote de ce grand vaisseau et fédératrice des disciplines artistiques.


Produit par Echo Media/ONF, Un musée dans la ville rend hommage aux artisans qui, au fil du temps, ont « fait » ce musée, depuis la création de l’Art Association of Montreal, en 1860, jusqu’aux maîtres verriers Françoise Saliou et Thomas Belot, qui ont restauré les vitraux Tiffany de l’église devenue l’âme du pavillon inauguré l’automne dernier.


Luc Bourdon montre la progression spatiale du musée protéiforme qui s’étend aujourd’hui de part et d’autre de la rue Sherbrooke... et même sous l’artère du centre-ville.

Comme un organisme vivant
Dans le documentaire, on sent l’édifice vibrer et vivre, comme un organisme vivant. « C’est un lieu effectivement très vivant, dit Luc Bourdon en entrevue. Ils se retournent sur un trente sous constamment. Ils ont des idées tout le temps et une formidable équipe toujours sur le qui-vive, car travailler au quotidien avec le public, c’est exigeant. »


Le film, réalisé pour la télévision de Radio-Canada, relate comment le musée s’est étoffé année après année grâce aux œuvres offertes par des collectionneurs. Luc Bourdon a fait appel à des images d’archives, notamment pour illustrer la visite du musée par des enfants au siècle dernier. Le MBAM avait déjà une grande mission éducative.


On entre dans les coulisses du musée. Luc Bourdon fait découvrir la réalité du comité d’acquisition des œuvres et le service de leur restauration, dirigé par Richard Gagnier. Passage intéressant quand le conservateur de l’art canadien et québécois, Jacques Des Rochers, prépare sur des maquettes l’installation précise des œuvres canadiennes et québécoises.


« Ils sont tous fascinants, dit Luc Bourdon. Autant élitistes nous semblent les beaux-arts, autant ces passionnés sont simples et disponibles. Toute la volonté de démocratisation des arts est incarnée par ce musée. Une médiation existe entre le public et les artistes par le biais de leurs œuvres depuis longtemps, et l’accès gratuit à la collection est quelque chose de très courageux. On a là un bijou et tout un monde à découvrir. »


Projection du film : mercredi soir à 20 h 30, jeudi à 13 h et dimanche à 18 h au Musée des beaux-arts, et au Cinéma ONF du 29 mars au 1er avril.