Le 3e Festival du cinéma latino-américain de Montréal commence demain et se poursuit jusqu’au 22 avril au Cinéma du Parc. Premier constat, les jeunes cinéastes latinos sont imaginatifs, branchés et savent innover dans la mise en scène.

La Presse a vu cinq films qui démontrent une énergie et un sens du visuel renouvelés dans la cinématographie provenant du sud du Rio Grande.

Abrir puertas y ventanas
, de Milagros Mumenthaler
Trois jeunes femmes apprennent à vivre ensemble après la mort de leur grand-mère. Ce huis clos est filmé en lents panoramiques qui laissent toute la place aux non-dits, aux silences, à l’absence. Il ne se passe presque rien dans ce film, mais tout y est. L’émotion, le désarroi et l’amour émergent tout simplement. Rien d’empesé dans ce traitement original et touchant du sujet du deuil. Primé à Locarno.

Bonsai, de Cristian Jimenez
Un couple à deux étapes de la vie. Emilia et Julio se rencontrent à l’adolescence. Huit ans plus tard, Julio est avec une nouvelle amoureuse et ment comme il respire, comme il copie un roman censé être celui d’un auteur connu. Dans la fabulation se trouve une nostalgie doucereuse des premiers émois amoureux. Belle mise en images et interprétation excellente. Présenté à Cannes l’an dernier.

Joven y alocada, de Marialy Rivas
Le film « sexe » du festival. L’originalité inonde cette histoire d’une jeune femme de 17 ans qui ne pense qu’à ça, qui le fait aussi, mais qui vit au sein d’une famille ultrareligieuse ! Daniela tient un blogue où elle décrit sa vie de subterfuges avec humour et tendresse. Portrait amusant de la jeunesse d’aujourd’hui, moins superficielle qu’il n’y paraît. Présenté à Sundance et à Berlin.

Acorazado, de Alvaro Curiel
Comédie baroque à propos d’un simplet mexicain qui veut entrer aux États-Unis en se faisant passer pour un réfugié cubain. Or, le pauvre, sur son radeau, aboutit à Cuba. Sympathique, mais sans plus. L’humour y est, au meilleur, truculent, au pire, grossier, comme si le cinéaste n’avait pas trouvé le ton juste entre farce et satire sociopolitique. Les acteurs s’en tirent bien malgré tout.

El estudiante, de Santiago Mitre
Une autre facette de la jeunesse argentine dans ce film politique qui décrit très bien les milieux du militantisme et des coulisses du pouvoir. Un étudiant entre en politique comme en vocation. Trahisons et chassés-croisés filmés par une caméra nerveuse. L’interprétation est dans le ton.
Le hic : on peut aisément se perdre dans les méandres de ce scénario aux ramifications complexes. Primé à Locarno.

Horaire des films : www.fclm.ca