Cannes s’activait mardi, sous le soleil, pour boucler les ultimes préparatifs afin d’accueillir à partir de mercredi et pour douze jours le plus prestigieux festival de cinéma du monde, avec 91 films d’une trentaine de pays et sa traditionnelle pléiade de stars.

Pour la 65e année, le gratin des célébrités, au premier rang desquelles Nicole Kidman, Brad Pitt, Marion Cotillard, la nouvelle génération des Zac Efron, Robert Pattinson et Kristen Stewart (les amants de Twilight), mais aussi Eva Mendes, Bill Murray et Sean Penn, va transformer cette cité azuréenne en Mecque du glamour et du cinéma.

Ces stars graviront tour à tour les célèbres 24 marches, qui seront recouvertes mercredi du mythique tapis rouge, sous le portrait de la plus inoxydable de toutes, Marilyn Monroe, morte en août 1962 et affiche officielle de Cannes 2012 où elle ne vint jamais.

Les affiches géantes à son effigie recouvrent depuis lundi soir les façades du palais des Festivals devant lequel une foule de festivaliers, reconnaissables à leur badge autour du cou et au sac noir vernis floqué d’or en bandoulière, se pressaient déjà mardi matin.

À leurs côtés, les premières équipes de télévisions et nombre de photographes testaient une dernière fois les équipements quand Bérénice Bejo voyait son niveau de stress monter au fil des interviews données au patio Canal+ pour commenter son rôle de maîtresse de cérémonie.

«J’avoue que je ne me rendais pas tellement compte de l’ampleur de la tâche en venant et là, (...) c’est quelque chose d’assez angoissant de se dire qu’on a 1min30 pour ouvrir le festival, dire aux gens qu’ils sont les bienvenus», a-t-elle confié.

«Quand j’ai répété pour la cérémonie et que je me suis retrouvée sur la scène, il y a forcément tout plein d’émotions qui ressortent», a également livré l’épouse de Michel Hazanavicius, le réalisateur de The Artist dans lequel elle tenait le premier rôle féminin et qui a débuté sa carrière à Cannes l’an passé.

Sur la Croisette, la circulation était encore fluide pour quelques heures et nombreuses étaient les façades d’immeubles qui avaient été recouvertes de bâches à l’effigie des différents commanditaires et médias présents.

À quelques mètres, une ribambelle de yachts plus luxueux les uns que les autres se préparaient à accueillir leurs hôtes de marque. Pour l’heure, les équipages étaient en plein nettoyage : on astique ici, on lustre là, on passe l’aspirateur sur les moquettes, on lessive les ponts, on alimente les mini-bars...

Aux terrasses des cafés, on parlait box-office, achats de droits et séquences de films, en dégustant rosé et salades niçoises, mais pas de stars à l’horizon. Pourtant, les premières sont déjà arrivées : le président du jury Nanni Moretti, en provenance de Rome, est «concentré, concerné et heureux», révèle, sur son compte Twitter, Thierry Frémaux, le délégué général du Festival qui a promis des chocs et des inventions parmi les 22 films en compétition officielle.

Jean-Paul Gaultier a lui aussi posé les pieds sur la Côte d’Azur ainsi que Tim Roth, un autre président du jury, celui de la sélection Un Certain Regard, qui a rejoint la Croisette dimanche soir. Le défilé a débuté et ne va pas cesser pendant la quinzaine.

Ces prochains jours, le menu cinématographique affichera, quant à lui, un retour en force de l’Amérique latine avec le très attendu Sur la Route du Brésilien Walter Salles, une ribambelle d’adaptations cinématographiques d’oeuvres littéraires, une Marion Cotillard pour la première fois en compétition avec De Rouille et d’os de Jacques Audiard, l’apparition de l’Australie et d’un cinéma aborigène (The Sapphires), une moindre présence de l’Asie, mais un renouveau de l’Amérique...

Premier rendez-vous, mercredi, avec le film d’ouverture Moonrise Kingdom, signé Wes Anderson, avec Bruce Willis, Tilda Swinton, Harvey Keitel.