Enfant, Peter Parker a été recueilli par son oncle Ben et sa tante May. Ils sont fondamentaux dans la personnalité du garçon et dans les motivations de Spider-Man.

Quant aux ennemis que combat ici le superhéros, ils ne sont pas de véritables méchants: le docteur Connors veut aider la gent humaine et le capitaine Leary cherche à faire régner la paix dans les rues de New York. Mais les bonnes intentions mènent parfois à l'enfer. Incursion parmi les étoiles brillant autour de l'araignée dans The Amazing Spider-Man.

Denis Leary et Rhys Ifans sont le capitaine Stacy et le docteur Connors

Rencontrés séparément sur la scène de la salle de projection d'un hôtel branché de SoHo, Rhys Ifans et Denis Leary, ennemis jurés dans The Amazing Spider-Man, étaient comme deux larrons en foire en dehors des moments de tournage. «Nous étions les seuls fumeurs. Nous nous retrouvions à partager une cigarette, lui en uniforme, moi à différents stades de reptilisation», raconte le premier.

L'acteur gallois incarne le docteur Curt Connors, savant amputé d'un bras qui mène des recherches sur les reptiles pouvant régénérer un appendice perdu et qui se prend lui-même comme cobaye, se transformant en lézard géant qui met la population new-yorkaise en danger et devient le premier des vilains qu'affronte Spider-Man. «Un vilain ayant au départ de bonnes intentions», note toutefois son interprète qui, pour se transformer en Lizard, du moins avant que l'image de synthèse ne prenne la relève, passait de «sept à huit heures au maquillage, avec quatre artistes qui peignaient chaque écaille à la main», sur lui. «C'était fascinant à observer, car ça me permettait de vivre la transformation de Connors. Ajoutez à ça l'impossibilité de fumer: quand venait le moment de tourner, j'étais dans le bon état d'esprit pour jouer ce lézard de trois mètres avec une queue très dangereuse.»

Un lézard géant que va affronter le capitaine de police George Stacy, père de Gwen et, d'une certaine manière, ennemi de Spider-Man - dont il se méfie. «Je ne connaissais rien à cet univers: je n'ai jamais lu de comic books, reconnaît Denis Leary. Mais j'ai des amis qui connaissent ça. Beaucoup. J'ai d'ailleurs arrêté de leur parler. C'est incroyable toute la merde qu'ils voulaient que je sache sur Stacy, je me perdais là-dedans! J'ai donc décidé de n'écouter que Marc (Webb)... même si, au départ, j'avais des doutes à son sujet: ce réalisateur de comédie romantique qui allait réaliser un gros film de superhéros? [Rires] Mais je l'admets, mon boulot a été un boulot d'acteur de bout en bout, ce qui est formidable.»

Sally Field et Martin Sheen sont tante May et oncle Ben

Ils sont arrivés sur la scène ensemble et leur complicité, leur humour, leur simplicité en ont renversé plus d'un. Deux légendes pour le prix d'une. Admettant honnêtement que l'univers de Spider-Man avant le début de cette aventure ne leur était pas du tout familier. «Mais je peux vous chanter la chanson du dessin animé parce que je l'entendais tous les jours, elle appelait mes fils devant la télévision», raconte Martin Sheen qui incarne oncle Ben. «Et moi, je peux vous chanter la chanson de Little Lulu... mais ce n'est pas le propos, je crois», lance Sally Field, qui devient tante May.

Leur défi? «Ancrer ces personnages si connus dans la réalité, assure le premier. Nous les voulions aussi simples, honnêtes et vrais que possible, ne pas jouer des icônes mais des gens ordinaires.» «Pour moi, c'était assez simple, poursuit la seconde, parce que la plupart de mes scènes se déroulaient avec Marty ou Andrew, à la maison. Souvent, j'avais l'impression de jouer dans un de ces drames de cuisine auxquels je suis habituée. La différence, c'était cette caméra 3D, énorme, qui nous suivait partout», dit en soupirant celle qui déteste se voir à l'écran - de plus en plus, même, «avec l'âge et les rides», ironise-t-elle - et qui, ici, avait régulièrement à affronter la surface réfléchissante de la caméra. «C'est certain, je n'irai jamais voir ce film», laisse-t-elle tomber en riant.

Martin Sheen abonde, lui qui voit d'ailleurs comme une très mauvaise idée de simplement voir les épreuves de tournage. «Vous pouvez aimer passionnément une prise... qui ne se retrouvera pas dans le film. Oh, déception! Et puis, il y a la tentation de s'imiter soi-même.» «Comme ces jeunes qui sont si naturels dans leurs premiers films et qui posent terriblement dans leur quatrième», ajoute Sally Field. «Exactement, dit son partenaire. Ah, j'étais tellement bon avant d'avoir du succès.»

Non, il n'est pas ici question d'Emma Stone et d'Andrew Garfield, pour qui ils ne tarissent pas d'éloges. Et oui, cette version du couple May-Ben est fabuleusement attachante.