Que ce soit comme réalisateur ou comme acteur, Patrick Huard est devenu une figure incontournable de notre cinéma. Il est cette année le porte-parole enthousiaste des Rendez-vous Québec Cinéma, qui se dérouleront du 21 février au 3 mars à Montréal. Patrick Huard nous a parlé de quelques-uns des films qui ont marqué sa vie.

Quel film vous a donné envie de faire du cinéma?

«Rocky. J'étais jeune quand je l'ai vu. J'ai été fasciné, c'était la première fois que je voyais un antihéros comme ça. On oublie souvent qu'à la fin du film, il perd! C'était nouveau pour moi de voir ça. Et puis ça se déroulait dans des quartiers de bums, et je m'identifiais à cet univers. C'est en voyant et en revoyant ce film que j'ai commencé à m'imaginer que je pourrais jouer dedans, que je me suis dit: je veux faire ça.»

Quel film vous fait pleurer chaque fois que vous le voyez?

«La guerre des tuques. Il m'a toujours fait pleurer, et encore plus depuis que je suis père. Je suis attaché à ces enfants, et quand arrive ce dénouement dramatique, ça me brise le coeur chaque fois. Comme père, j'ai envie de les serrer dans mes bras et de les consoler. Mais ça me projette aussi dans mon enfance, dans une espèce de mélancolie du temps où tout était plus naïf, plus idéaliste, où les émotions étaient plus fortes et plus exaltées.»

La performance d'acteur ou d'actrice qui vous jette à terre?

«J'ai passé tout ça dans ma tête, et ce qui ressort, c'est la distribution complète de C.R.A.Z.Y. C'est la performance de l'ensemble des acteurs de ce film qui est hors du commun, et c'est rare que ça arrive. C'est sûr que Jean-Marc Vallée est le grand responsable de ça. Mais tout le monde est sur la même note, le réalisateur, les acteurs, on croit à leurs personnages, ils disparaissent vraiment derrière. C'est difficile d'arriver à une grande performance d'acteur, mais un cast complet qui est en même temps au sommet de son art, c'est exceptionnel.»

Le film que vous auriez aimé réaliser?

«Un zoo la nuit, exactement au moment où Lauzon l'a fait. Ce film a changé notre perception de ce qu'on pouvait faire comme cinéma, tout a basculé après ça. Je l'ai vu trois fois en une semaine à l'époque. L'urbanité de ce film, c'était nouveau pour moi, assumé à ce point en plus. C'était le coolness ultime, mais chargé d'émotion, avec en plus un côté thriller. J'avais vraiment capoté. Je suis juste envieux d'un talent pareil, surtout quand on sait l'âge qu'il avait au moment où il l'a fait.»

Le film que vous avez regardé le plus en tant que père?

«Monsters, Inc. Et en plus sur deux générations, car ma fille a 20 ans et mon fils, 6 ans. C'est fascinant quand même que ce film ait plu aux deux, surtout qu'ils ne s'identifient pas aux mêmes personnages. Je l'ai souvent regardé avec eux, parce que je suis un papa colleux, alors je saisis n'importe quelle occasion pour me coller sur le divan... Je peux donc dire que je suis pas mal proche de le savoir par coeur. Cela dit, c'est un excellent film. C'est extraordinaire, cette inversion, avec les monstres qui ont eux aussi peur des enfants. Ça apprend aux enfants à apprivoiser leurs peurs.»

Le prochain film que vous avez l'intention d'aller voir?

«Je vais profiter des Rendez-vous Québec Cinéma pour faire du rattrapage en salle. Au lieu de regarder les films dans mon salon en pyjama, je vais aller les voir sur grand écran. J'ai particulièrement hâte de voir Les affamés, je suis un grand fan de Robin Aubert, tant comme réalisateur que comme acteur. Et puis les films de genre comme ça, c'est l'fun de voir ça en groupe. Je vais aussi en profiter pour voir des courts métrages, je suis amateur de courts. J'aime bien découvrir de nouveaux talents, m'y attacher et les suivre.»