L'abondance marquera les 16es Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), qui se dérouleront du 13 au 24 novembre et qui seront dédiées à la mémoire d'Arthur Lamothe et de Michel Brault.

Abondance, parce qu'avec 135 films provenant d'une quarantaine de pays, le choix est plus important que jamais. Et avec 115 invités des quatre coins du monde, le nombre de réalisateurs, producteurs, journalistes et autres personnalités qui débarqueront aux RIDM est plus imposant que dans toutes les éditions précédentes.

Voici, en cinq thèmes, un premier coup d'oeil de la programmation.

Ouverture et fermeture

Les RIDM s'ouvrent avec The Square, film de la cinéaste égyptienne Jehane Noujaim qui a documenté les manifestations populaires survenues à la place Tahir, au Caire, de janvier 2011 à juillet 2013. «Une épopée documentaire bouleversante», indique la directrice de la programmation, Charlotte Selb, à propos du film qui a obtenu le Prix du public à Sundance.

En clôture, le ton sera bien plus à la bonne humeur et aux rassemblements pacifistes avec Fermières, un portrait des Cercles des fermières du Québec réalisé par Annie St-Pierre. Présenté en première mondiale, ce film est produit par la boîte micro_scope (Incendies, Monsieur Lazhar, Gabrielle).

Compétition internationale des longs métrages

L'amour, la vie sociale, l'éducation, la maladie, les tensions raciales font partie de la sélection des films inscrits à la compétition internationale des longs métrages. Dans E agora? Lembra-me, le cinéaste portugais Joaquim Pinto, porteur du VIH, filme son quotidien. Nuits sans sommeil, d'Eliane Raheb, propose la rencontre de deux membres de camps opposés durant la guerre civile libanaise. Composé d'images d'archives, Let the Fire Burn de l'Américain Jason Osder revient sur les émeutes raciales de Philadelphie en 1985. Quant à Vers Madrid du Français Sylvain George, il nous entraîne dans les manifestations de mai 2011 dans la capitale espagnole.

Documentaires québécois

Des documentaires québécois sont présents dans toutes les sections du festival. Pensons à Hi-Ho Mistahey, d'Alanis Obomsawin, consacré à la lutte des Premières Nations pour que leurs enfants accèdent à une éducation convenable. Ou encore à Bidonville: architectures de la ville future, de Jean-Nicolas Orhon, consacré à ces quartiers de gens démunis aux quatre coins du monde. Alex marche à l'amour, de Dominic Leclerc, suit les pas du comédien Alexandre Castonguay, qui traverse l'Abitibi en récitant un long poème de Gaston Miron. Quant à Le semeur, de Julie Perron, il nous fait partager le quotidien de Patrice Fortier, un authentique amoureux d'agriculture.

Films musicaux

Les RIDM innovent cette année avec Beat Dox, une section consacrée aux documentaires musicaux. Les titres à l'affiche sont: Bloody Daughter, portrait de la grande pianiste (et ex-femme de Charles Dutoit) Martha Argerich; Brothers Hypnotic, film consacré à la formation jazz/funk Hypnotic Brass Ensemble; My Prairie Home, qui traite de la vie de Rae Spoon, chanteuse transgenre des Prairies canadiennes; Our Vinyl Weighs a Ton, sur le label de musique Stones Throw Records, et The Punk Singer, sur la chanteuse féministe Kathleen Hanna, membre des groupes Bikini Kill et Le Tigre.

Hommage à Marcel Ophuls

Le grand cinéaste Marcel Ophuls a droit à une importante rétrospective de son oeuvre, à commencer par Hôtel Terminus, qui retrace la vie du criminel nazi Klaus Barbie.

Le film a permis à Ophuls de remporter l'Oscar du meilleur documentaire en 1989. Pour l'occasion, M. Ophuls sera à Montréal et, mieux encore, participera à une discussion avec le producteur américain d'Hôtel Terminus, John Friedman.

Parmi les 13 titres de la rétrospective, notons Yorktown, La moisson de My Lai ainsi que Munich ou la paix pour 100 ans.