En sortant de l'école de cinéma, Jeroen van Velzen a tourné un documentaire inspiré de ses années passées en Afrique. Il s'est retrouvé dans l'île de Wasini, au Kenya, où il a rencontré Masoud, un vieil homme à la peau parcheminée qui connaît la mer comme le fond de sa poche. Masoud n'a qu'un rêve: attraper un grand requin. De là est né Wavumba, film magique et poétique dont la photo est époustouflante et la finale, mémorable. Entrevue avec un jeune réalisateur qui a du souffle.

Q : Qu'est-ce qui est à l'origine du film?

R : Je suis fasciné par les histoires orales, et l'Afrique est un endroit propice pour cela. Les histoires africaines sont beaucoup plus prenantes que les histoires européennes. Mon enfance a été marquée par des histoires de pêcheurs au bord de l'océan et j'ai voulu retrouver ce monde. Ma rencontre avec Masoud a répondu à mes attentes. Ce personnage est encore plus vrai que ceux qui m'étaient restés en mémoire.

Q : Quelles sont les caractéristiques de Masoud?

R : C'est un homme d'à peu près 80 ans; il ne sait pas son âge exact. Il vit dans son monde. Il est isolé au sein de sa communauté et entre souvent en conflit avec les autres, car il veut tout faire à sa manière. Mais c'est un conteur fantastique, doué d'un immense charisme!

Q : Lors de votre passage au festival de Tribeca, le New York Times a qualifié le film de Vieil homme et la mer africain. Qu'en dites-vous?

R : J'ai adoré Le vieil homme et la mer, alors je n'ai pas de problème avec ça (rires)! Franchement, si je peux m'approcher du niveau d'écriture d'Ernest Hemingway, qui est un de mes auteurs préférés, j'en serai honoré!

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Wavumba, aujourd'hui, à 17h30, à la Cinémathèque québécoise.