L'équipe de The Canyons, avec Lindsay Lohan et l'acteur porno James Deen, attaqué par la critique, a défendu ce thriller érotique avec vigueur, vendredi à la Mostra de Venise, expliquant qu'il ne s'agissait pas juste d'«une histoire de cul».

Éreinté par la critique, le film est présenté comme un «néo-film noir» à Los Angeles sur les dangers de l'ambition et de l'obsession sexuelle, mais se traduit par un scénario et une performance d'acteurs médiocres, englués dans une succession de scènes sexuelles gratuites.

La chanteuse et actrice américaine, très attendue sur la lagune, a déclaré forfait au dernier moment, laissant son partenaire James Deen et son réalisateur Paul Schrader défendre le film.

«Les scènes explicites dans le film sont là pour faire avancer l'histoire, ce n'est pas juste une histoire de seins et de cul», a expliqué Deen, qui incarne le petit ami de Lindsay Lohan, engagé par celle-ci dans des liaisons érotiques avec des couples trouvés sur internet.

L'auteur du scénario, Bret Easton Ellis, qui a également écrit American Psycho, a admis que le film avait été vivement critiqué et déplaisait à de nombreux spectateurs.

«C'est un film froid, mort, à propos de gens froids et morts, et c'est ce qui nous intéresse. La sensation de langueur peut rendre le film lent ou ennuyeux pour certains spectateurs, ceux qui réagiraient mieux à des personnages plus 'humains'«, a-t-il analysé.

Schrader, auteur du scénario de Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese, s'est refusé à évoquer la vie privée de Lindsay Lohan, mais a indiqué que maintenant que le film était terminé, il se sentait «un homme libre».

«Pendant 18 mois, j'ai été l'otage de mon propre choix d'une actrice très talentueuse mais imprévisible», a-t-il dit.

«Lindsay est une actrice qui n'a peur de rien. L'un de ses problèmes est qu'elle se donne beaucoup de mal pour faire semblant et se met elle-même dans des états qui sont vraiment durs pour elle et ceux qui l'entourent», a expliqué Schrader, avant de conclure : «ce que vous voyez sur l'écran est vraiment ce qui se passe. Elle monte jusqu'à la limite et c'est fatigant pour tout le monde».