Inscrit à la programmation du Fantastique week-end du cinéma québécois du festival Fantasia, le film On the Horizon, de Pascal Payant, est le premier long métrage de ce Québécois qui ne manque pas d'audace.

Ayant déjà signé quelques courts dans le passé, Payant a réalisé avec un budget de moins de 100 000$ un film tourné en France et en Utah dans lequel quelques personnages n'arrivent pas à bien saisir leur existence, ce qui a des conséquences fâcheuses sur leur vie amoureuse.

En dépit d'un scénario qui tourne un peu trop en rond, On the Horizon possède de belles qualités: images somptueuses, thèmes universels, jeu très correct des acteurs.

Le réalisateur a répondu aux questions de La Presse et parle sans gêne de sa volonté comme de son bonheur de travailler sans accès aux fonds publics.

De quoi avez-vous voulu nous parler et en quoi ce sujet vous intéresse-t-il?

J'ai voulu raconter une histoire mélancolique portée par la force d'un road trip. Les principaux thèmes abordés sont le manque de communication et l'incapacité de faire face à ses problèmes émotionnels. J'aime ces sujets universels qui nous ont tous déjà touchés de près ou de loin. Je les ai transposés dans un monde surréel, rêveur et musical. Pour moi, le road trip est un moyen de s'évader, de se remettre en question et de se redécouvrir. Les personnages sont totalement dans cet univers mouvementé, seuls sur une route et sans aucun repère.

Ce premier long métrage est-il en continuité avec vos courts?

Oui, les gens qui ont suivi ma carrière remarqueront les visuels, les trames sonores semblables, l'ambiance, le montage et la direction stylisée qui créent ma signature filmique. J'ai toujours pensé qu'il était primordial pour un artiste de prendre le temps de développer son style et définir son identité.

Que signifie le titre?

On the Horizon, ça représente une vision lointaine des événements à venir. C'est l'infini, l'inconnu, les diverses possibilités. Les personnages sont incapables de clairement visualiser ce qu'ils ont devant eux. Ils doivent passer par la déchéance pour comprendre et atteindre un but encore inconnu.

Travailler en équipe réduite et avec un très petit budget est-il un choix volontaire?

J'ai toujours travaillé ainsi, mais c'était un défi pour ce long métrage. Je me suis demandé: est-ce possible de faire quelque chose d'aussi ambitieux avec presque rien? Bien sûr, j'ai eu beaucoup d'appuis (postproduction, permis, véhicules, etc.). Le but était de créer un résultat qui égale la qualité d'une production d'envergure avec le minimum de ressources. J'aimerais que le film soit un exemple pour la nouvelle génération de réalisateurs. Montrer qu'il est possible de créer un film sans programme d'aide financière et sans grosse équipe.

Parlez-nous un peu de la trame sonore, qui est très importante...

La musique du générique a été composée par le groupe Silver Swans. On peut aussi entendre la voix du chanteur Rob Vitacca, de Lacrimas Profundere, sur la bande-annonce. Les musiques ambiantes ont été composées par Ross Cornish, du New Jersey, et Havenaire, de la Suède. D'autres groupes ont aussi collaboré au projet, dont Team Ghost, Principe Valiente, et j'en passe. La bande sonore du film sera sur iTunes à l'automne.

En quoi la caméra utilisée (RED Dragon 6K) sert-elle bien votre travail?

C'était une question de budget. J'ai opté pour la RED, car la qualité de cette caméra est très filmique et son prix, abordable. Je voulais aussi avoir l'option RAW, ce qui signifie qu'il est possible de tout modifier lors de l'étape du montage (couleur, température, exposition, etc.). De plus, la totalité du film a été tournée avec la lumière naturelle seulement. J'aime cette esthétique quand c'est vrai et non contrôlé.

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Vendredi 31 juillet à 17h15, salle J.A. de Sève.