Tapis rouge, photographes et atmosphère glamour. Le pavillon Hall de l'Université Concordia a pris des airs d'Hollywood, hier, alors que l'acteur américain Kevin Bacon était de passage au festival Fantasia pour présenter le film Cop Car en première canadienne.

Dans ce deuxième long métrage du réalisateur Jon Watts, Bacon joue le rôle d'un agent de police mystérieux aux comportements violents et délinquants. Dans le coffre de sa voiture de patrouille, il traîne un homme ensanglanté, qu'il veut enterrer loin de la ville sans qu'on sache pourquoi.

Or, il laisse sa voiture stationnée et s'en éloigne quelques minutes, et deux jeunes garçons s'en emparent sans savoir ce qui se cache derrière eux. Pendant des heures, ils dévalent les routes de la région, avec toute l'insouciance de leur jeunesse. La découverte de l'homme blessé, qui veut à tout prix se venger du policier, les placera dans une situation dangereuse.

«J'ai d'abord lu le scénario après que mon agent me l'a fait parvenir. J'ai été fasciné par la clarté de l'histoire. Je comprenais déjà la vision que les scénaristes voulaient insuffler à l'histoire. Et ce policier, mystérieux, dont on ignore tout du passé, m'inspirait», a expliqué Kevin Bacon, hier, en entrevue avec La Presse.

Bien sûr, l'acteur de 57 ans ne dégage pas la peur et l'angoisse que provoque son personnage dans Cop Car. Au contraire: il est posé et sait convaincre ceux qui l'écoutent des points forts de ce film, qu'il a tellement aimé qu'il en est devenu coproducteur.

«Cop Car n'est pas fait pour la critique ou pour gagner des prix. C'est fait pour que les gens se rongent les ongles», a-t-il expliqué, rappelant au passage que le film a tout de même été sélectionné par le festival Sundance, en janvier dernier.

Anecdote personnelle

Pour se préparer à ce genre de rôle, alors que l'histoire racontée donne très peu de détails sur le passé du personnage, Kevin Bacon s'est inspiré d'une rencontre qu'il avait faite quelques années plus tôt avec un policier à la frontière du Texas.

«Je conduisais près de la frontière quand l'agent m'a arrêté. Il m'a fait sortir de mon véhicule, puis m'a demandé de venir avec lui vers sa voiture. Rendu à la voiture, il m'a demandé de m'asseoir sur le siège du passager pendant qu'il cherchait des informations dans son ordinateur», a raconté l'acteur, hier, d'un ton volontairement mystérieux.

Or, le policier n'était pas l'homme dangereux que Bacon incarne dans le film. Mais sa personnalité et ce qu'il dégageait l'ont certainement inspiré. «Au final, il m'a simplement dit qu'il avait adoré Footloose et il m'a demandé de ralentir», a-t-il dit, sourire en coin.

Ce sont les petites anecdotes comme celle-ci qui ont permis à Kevin Bacon de construire son personnage. «Ce personnage-là, je le sentais. Je savais ce qu'il vivait, ce qu'il pensait. Il faut se laisser imprégner par ses propres histoires et ensuite construire un univers autour», a-t-il expliqué.

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Le film Cop Car prend l'affiche le 7 août.