L'amour et le rire étaient au coeur de la soirée de lancement du 43e Festival du nouveau cinéma, qui a pris son envol hier soir avec la projection du film The Good Lie de Philippe Falardeau devant une salle bien remplie au Théâtre Maisonneuve.

L'amour parce que, à l'image de l'affiche de l'événement, intitulée Lovers, le FNC est dédié aux amoureux du cinéma et de l'art, a souligné le directeur général Nicolas Girard Deltruc, et parce qu'il en faut beaucoup pour traverser la période de turbulences que nous connaissons.

Et le rire parce que les invités appelés à prendre la parole au début de la soirée ont vite fait de réchauffer la salle avec leurs propos.

«Des questions?», a demandé Philippe Falardeau en s'avançant au micro avant d'enchaîner avec un «Bonne soirée!» et de mimer une sortie précipitée pour revenir prestement au micro. Il faut dire que ce dernier a fait un voyage éclair pour présenter son film, mettant en vedette Reese Witherspoon, au public montréalais.

En tournage

Actuellement en tournage de son prochain opus, Guibord s'en va-t-en guerre, en Abitibi, M. Falardeau a pris l'avion pour Montréal en mi-journée, a foulé le tapis rouge, présenté son film avant de retourner à Val-d'Or durant la projection. Tout ça parce qu'il doit reprendre le collier dès 6h ce matin dans la forêt boréale.

«Je ne pouvais quand même pas manquer ça, a-t-il lancé avec un grand sourire en entrevue sur le tapis rouge. J'ai toujours aimé le FNC. Je fréquentais ce festival avant même de faire des films. C'est au FNC que j'ai fait une partie de mon éducation en cinéma. J'ai été surpris et flatté qu'on me demande mon film en ouverture. C'est un tremplin formidable pour sa sortie en salles le 17 octobre.»

Plus tard, sur la scène du théâtre Maisonneuve, M. Falardeau a rappelé sa longue association avec le FNC qui, il y a 14 ans, avait accueilli son premier long métrage, La moitié gauche du frigo, dans la section «Cinéma numérique».

Pour cette présentation, le cinéaste était accompagné du comédien Ger Duany, un des principaux acteurs de The Good Lie. Ce dernier, un ancien enfant soldat, a raconté à une salle très attentive qu'il revenait de loin.

Rappelons que The Good Lie évoque l'odyssée de quatre jeunes garçons fuyant la guerre civile au Soudan du Sud.

Hommage aux disparus

Le cofondateur du festival, Claude Chamberlan, a quant à lui indiqué que cette 43e édition était dédiée à de nombreux artistes du 7e art disparus au cours des derniers mois. Citons Lauren Bacall, Alain Resnais, Philip Seymour Hoffman, Robin Williams, Peter Wintonick ainsi que Ghila Sroka, intellectuelle québécoise qui avait fondé la revue La tribune juive et avec qui M. Chamberlan a eu de mémorables échanges sur le cinéma.

Comme toute première, la soirée comptait son lot de personnalités. La Presse a ainsi croisé Carole Laure, Paul Ahmarani, Alexandre Landry, la présidente de Téléfilm Canada Carolle Brabant, le commissaire par intérim de l'ONF Claude Joli-Coeur, etc.

La Presse a aussi échangé avec le compositeur Martin Léon, qui a signé la musique du film The Good Lie, ainsi que celle de Guibord s'en va-t-en guerre et de Monsieur Lazhar.

«Pour moi, la musique d'un film est un personnage en soi. Dans The Good Lie, elle représente ce que les enfants soudanais ressentaient.»

Pour le grand public, le festival prend son envol ce matin avec une programmation de quelque 400 films et événements. Le tout a lieu jusqu'au dimanche 19 octobre.