La liste des bailleurs de fonds ayant quitté le Festival des films du monde (FFM) s'est allongée. La Presse a appris hier que Tourisme Montréal et Loto-Québec ont récemment décidé de ne pas renouveler leur soutien financier en vue du 38e Festival, prévu du 21 août au 1er septembre.

Loto-Québec (dont la contribution annuelle était de quelque 100 000$) a communiqué sa décision à la direction du FFM autour du 15 juillet dernier, indique son porte-parole Jean-Pierre Roy.

«Les décisions des autres entreprises comme la SODEC ont eu une influence sur notre analyse du dossier. On ne voit pas, dans le climat actuel, pourquoi on consacrerait des fonds publics à cet événement», explique M. Roy.

Lorsqu'on lui demande ce qu'il veut dire par climat, M. Roy revient, en choisissant ses mots, sur les propos très durs entendus ces dernières semaines. «On voit bien qu'il y a eu des désaccords, des éclats, des lettres et des accusations portées à gauche et à droite. Lorsqu'on est commanditaire d'un événement, c'est qu'on anticipe des retombées positives pour la marque. On ne voit pas ça dans le contexte actuel», dit-il.

Dans une lettre ouverte publiée dans La Presse le 15 juillet, la directrice générale du FFM, Danièle Cauchard, tirait à boulets rouges sur la présidente de la SODEC, Monique Simard, affirmant que celle-ci menait une vendetta personnelle contre le FFM et l'accusant d'avoir «instrumentalisé les médias pour bloquer les autres commanditaires gouvernementaux».

Retrait de Tourisme Montréal

Par la voix de son vice-président aux communications, Pierre Bellerose, Tourisme Montréal a aussi confirmé son retrait.

«Nous avons aussi décidé de ne pas être là. La décision date de quelques semaines, à la suite du retrait des partenaires de cinéma (SODEC, Téléfilm), dit M. Bellerose. Nous, on est en tourisme. On suit donc les partenaires qui s'y connaissent. On donnait des sous pour une prestation promise, avec un rayonnement d'une certaine ampleur. Avec le retrait de beaucoup de partenaires, nous n'avons plus cette assurance.»

Dans un document d'analyse, le FFM affirme qu'en 2013, Tourisme Montréal avait versé 158 000$ à l'événement. M. Bellerose indique que ce montant n'est pas exact. «Nous ne communiquons jamais les montants de nos subventions», ajoute-t-il cependant.

Il semble aussi que Tourisme Québec, dont la contribution était de 165 000$ en 2013, ne serait plus de l'aventure. Au moment de mettre sous presse, hier, cette information n'a pu être validée.

Chose certaine, les retraits de Loto-Québec et de Tourisme Montréal s'ajoutent à la décision de la SODEC, de Téléfilm Canada et de la Ville de Montréal de ne pas subventionner l'édition 2014 du FFM. Prise à la fin mai ou au début de juin, cette décision commune signifiait déjà une perte de fonds de l'ordre de 750 000$, si l'on se fie aux chiffres du budget du FFM de 2013.

Rappelons que le leader du conseil d'administration du FFM, Michel Nadeau, a lancé un appel aux institutions leur demandant d'accorderau FFM une dernière chance. M. Nadeau appuyait son plaidoyer sur la promesse de changements importants dans le montage financier du festival, à commencer par la prise d'une hypothèque sur le cinéma Impérial, ce qui permettrait d'effacer en partie la dette à long terme s'élevant à 2,5 millions de dollars. Cette proposition s'est heurtée à une fin de non-recevoir.

Hier, Serge Losique, président fondateur, et Danièle Cauchard ont décliné notre offre de commenter cette nouvelle.