Histoire originale, qui s'approche de la dynamique du conte, Invasion nous entraîne dans une spirale de manipulation, thème sous-exploité au cinéma. Est-ce suffisant pour lui donner un coup de chapeau? Hélas, non.

À l'aube de la soixantaine, Josef (Burghart Klaussner) pleure la mort de sa femme Johanna, qu'il inhume au cimetière près de leur fils unique, mort tragiquement. À sa sortie, il croise Nina (Heike Trinker), une femme qu'il ne connaît pas, mais qui se dit la cousine de Johanna. Nina et des membres de sa famille s'installent peu à peu dans la maison de Josef. De gentille, leur attitude devient hargneuse. Josef hésite toutefois à mettre la tribu à la porte puisqu'il trouve du réconfort auprès de la belle Milena (Anna F) et de son fils Marco.

L'histoire nous questionne sur nos paradoxes. Josef veut retrouver une famille, ce qui est bien légitime. Mais à quel prix?

Tout dans ce film tient du conte. À commencer par la maison, gigantesque, ses pièces vides, la solitude d'un bon prince qui attend une princesse, mais dont l'entourage lui fera la vie dure. Les prises de vues extérieures apportent un côté lugubre et glauque à l'ensemble.

Mais il est difficile de croire en la naïveté de Josef, une bonne pâte qui se laisse si facilement manipuler. Et on n'explique jamais vraiment l'origine de certains personnages, à commencer par celui, central, de Nina. Dommage...

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Invasion. Coproduction Allemagne-Autriche réalisée par Dito Tsintsadze. Avec Burghart Klaussner et Merab Ninidze. En compétition officielle.