Le rideau du Festival international du film de Toronto (TIFF) se lèvera dans moins d'une semaine, et alors que les vedettes sont déjà prêtes à porter leurs plus beaux atours, certains cinéastes ont une tâche beaucoup moins glamour à accomplir: s'asseoir dans une salle de montage pour mettre les touches finales à leur projet.

Plus tôt ce mois-ci, le scénariste-réalisateur de Bang Bang Baby, Jeffrey St. Jules, avait admis que son film n'était pas encore terminé et que sa trame sonore et les derniers détails seraient peaufinés jusqu'aux derniers jours avant le festival.

Ce genre de situation n'est pas chose rare dans les coulisses du festival, utilisé par plusieurs cinéastes pour attirer l'attention sur leur film en vue des Oscar.

L'an dernier, August: Osage County avait été terminé tellement à la dernière minute que le mégaproducteur Harvey Weinstein avait assisté à la toute première projection pour la presse et l'industrie, avant la première mondiale en soirée, pour voir le résultat final.

Le TIFF se tiendra du 4 au 7 septembre.

Cette année, le TIFF propose 143 premières mondiales, et bien que le marathon cinématographique annuel soit fier de ce nombre, son directeur artistique, Cameron Bailey, encourage toujours les cinéastes à ne pas se précipiter pour terminer un film à temps pour le festival torontois, ou pour tout autre festival.

«Il y aura toujours une occasion de présenter votre film si vous n'y arrivez pas à temps pour un festival en particulier, estime-t-il. Le plus important est de faire le meilleur film possible. Si vous pouvez le faire et terminer à temps pour notre festival, tant mieux, mais je crois que se dépêcher pour se dépêcher est toujours un peu risqué lorsque l'on tente de faire une oeuvre d'art.»

Le cinéaste canadien Richie Mehta, scénariste et réalisateur du récent I'll Follow You Down, est d'accord.

«Je connais des gens qui terminent en vitesse. Selon mon expérience, ça ne fait que nuire au film d'essayer de terminer en vitesse pour n'importe quel festival, croit-il. Si le film veut être ce qu'il doit être, vous devez laisser respirer le processus. Je ne ferais jamais un film en vitesse.»

Le réalisateur Terry Gilliam a pour sa part développé une méthode infaillible pour s'assurer de terminer à temps.

«J'ajoute à mon contrat que j'ai besoin de six mois pour le montage», révèle-t-il.

Mais même le plus expérimenté des cinéastes peut parfois avoir à terminer son film à la toute dernière seconde.

«Oui, ça arrive, admet Rob Reiner, scénariste et réalisateur nommé aux Oscars. Parfois ça arrive, et je crois que dans mon cas, ça se produit de plus en plus souvent parce que le genre de films que je fais a davantage besoin des festivals.»

Cameron Bailey explique que lorsqu'il reçoit un titre pour le festival et qu'il n'est pas tout à fait terminé, les organisateurs discutent des meilleures options avec ses artisans.

«Nous ne poussons pas les cinéastes à terminer pour notre festival et je les encourage à ne pas se presser de terminer pour aucun festival. Ce n'est tout simplement pas une bonne façon de travailler sur quoi que ce soit de créatif», avance-t-il.

Il ajoute cependant que le festival a déjà projeté des films qui n'en étaient pas à leur version finale.