Vu les thèmes urgents et hautement politiques abordés par Alanis Obomsawin, la réalisatrice de longue date affirme avoir dû s'attaquer à pas moins de cinq projets différents quasiment en même temps.

Toutes ces oeuvres ont au moins un point en commun: elles s'attardent à des enjeux dépeignant la situation souvent désespérée des autochtones, une thématique pour laquelle Mme Obomsawin se passionne depuis pratiquement 40 ans.

Sa plus récente création est un documentaire qui s'intitule «Hi-Ho Mistahey!» et qui apparaît dans la programmation du Festival du film de Toronto.

La femme de 81 ans a choisi de s'attarder au fossé éducationnel existant entre les communautés autochtones et le reste du Canada.

Elle se penche plus spécifiquement sur le sort des enfants d'Attawapiskat qui attendent l'aménagement d'une école depuis plus de 10 ans.

L'établissement qu'ils occupaient auparavant a été fermé, en 2000, en raison d'une contamination du sol.

Depuis ce temps, les écoliers doivent étudier dans des classes portables dont l'état s'est passablement détérioré à cause des conditions hivernales rigoureuses.

Aujourd'hui, ces installations sont délabrées, traversées par des courants d'air et infestées par des rongeurs, selon Alanis Obomsawin.

Elle raconte qu'elle a été «choquée» par ces conditions.

Elle ajoute qu'elle a vu des problèmes similaires au sein de plusieurs communautés.

Le film «Hi-Ho Mistahey!» comprend diverses entrevues avec entre autres le député néo-démocrate Charlie Angus, qui représente la circonscription de Timmins-Baie James aux Communes, ainsi qu'avec des proches de la défunte militante Shannen Koostachin.

Cette adolescente est morte à 15 ans dans un accident de voiture. Durant sa courte vie, elle avait lancé une campagne pour réclamer des écoles sécuritaires et confortables dans les réserves autochtones.