La productrice de films et d'émissions télévisées Effie Brown estime que les femmes et les minorités visibles sont en partie responsables de la position de second violon qu'elles occupent à Hollywood.

Dans le cadre d'une allocution prononcée lors du déjeuner annuel Women at Sundance, Mme Brown a martelé que femmes et minorités avaient, en quelque sorte, contribué à cet état de fait.

Effie Brown, qui s'est affirmée comme une championne de la diversité et de l'inclusion dans le monde du divertissement après s'être disputée avec Matt Damon, l'an dernier, dans un épisode de la téléréalité Project Greenlight de HBO, a encouragé les femmes de l'auditoire à réfléchir à leurs propres préjugés et «angles morts» afin de les surmonter.

Si ceux qui veulent changer les choses à Hollywood ne passent pas à l'action, ils se retrouvent à soutenir le statu quo, a ajouté Mme Brown. Elle a invité toutes les personnes présentes dans la pièce à embaucher, guider et aider les femmes et les minorités visibles.

Un point de vue qui a été repris par toutes les conférencières ayant participé à l'événement sur invitation seulement, dont la présidente d'Universal Pictures, Donna Langley, ainsi que l'actrice, réalisatrice et productrice Elizabeth Banks, qui ont parlé de leur ascension dans le milieu hollywoodien et des obstacles auxquels elles se sont heurtées en cours de route.

Elizabeth Banks a déclaré que les femmes et les minorités visibles devaient se battre contre «l'intégralité de l'histoire de l'humanité».

Jacki Zehner, un membre du conseil d'administration du Sundance Institute, a conseillé aux auditeurs de «voter avec leur portefeuille» en appuyant des oeuvres écrites par et pour les femmes et les minorités visibles. Le pouvoir d'achat, a-t-elle ajouté, est l'outil de changement social le plus sous-utilisé.

Le Sundance Institute collabore depuis plusieurs années avec Women in Film afin d'analyser ce qui empêche les cinéastes de sexe féminin et issus des minorités visibles de réussir à Hollywood. Leurs recherches montrent que seulement 4,2 pour cent des réalisateurs des films ayant généré les recettes les plus importantes entre 2002 et 2013 étaient des femmes.

En octobre, les deux organisations ont tenu une rencontre avec les dirigeants des studios, agences et réseaux hollywoodiens afin de discuter du problème et de ses possibles solutions. Parmi les suggestions proposées figurent une formation pour détecter les préjugés inconscients des travailleurs de l'industrie du divertissement et un «sceau de la parité» reconnaissant les efforts faits par des productions pour embaucher des femmes dans tous les domaines.

«Les femmes forment la moitié de la population et les minorités visibles, 40 pour cent, a fait valoir Effie Brown. Jouer les témoins innocents, c'est du passé. Notre voix est puissante. Nous sommes une force de la nature. Il n'y a rien de plus féroce sur cette bonne vieille Terre créée par Dieu qu'une femme décidée.»