Les nouvelles de la Croisette de notre envoyé spécial.

Moins de stars à Cannes ?

Cannes attire moins les stars ? Ah bon ? La réponse se trouve dans la liste des invités attendus sur le tapis rouge dans la seule journée de dimanche. Des acteurs et des actrices (Dustin Hoffman, Claudia Cardinale, Isabelle Huppert, Julianne Moore, Elisabeth Moss, Adam Sandler, Agnès Jaoui, Laetitia Casta, Jessica Chastain, Mads Mikkelsen, Ben Stiller, Tilda Swinton, Emma Thompson, Uma Thurman, Will Smith, Bérénice Béjo, Juliette Binoche, Dominique Blanc, Jake Gyllenhaal, Adrien Brody, Diego Luna, Paul Dano, Julie Delpy). Des chanteurs, auteurs, designers, célébrités (Rihanna, Bruno Mars, Jean-Paul Gaultier, Pete Doherty, Matthieu Chedid, Aishwarya Rai, Frédéric Beigbeder, Kendall Jenner). Et bien sûr des cinéastes de renom (Spike Lee, Clint Eastwood, Maren Ade, Pedro Almodóvar, Jacques Audiard, Noah Baumbach, Jane Campion, Laurent Cantet, Park Chan-wook, Claire Denis, Valérie Donzelli, Michel Franco, Matteo Garrone, Nicole Garcia, Costa-Gavras, Michel Hazanavicius, Werner Herzog, Hong Sang-soo, Barry Jenkins, Naomi Kawase, Diane Kurys, Joachim Lafosse, Claude Lanzmann, Paul Laverty, Tonie Marshall, Cristian Mungiu, Gaspar Noé, Raoul Peck, Katell Quillévéré, Jean-Paul Rappeneau, Volker Schlöndorff, Paolo Sorrentino, Liv Ulmann, Agnès Varda, Régis Wargnier, Jia Zhangke, etc.). Une seule de ces personnes - d'accord, peut-être deux ou trois - viendrait dans un festival de cinéma à Montréal et on en parlerait pendant une semaine...

Les préférés de la critique

C'est un baromètre comme un autre de la compétition du Festival de Cannes : les tableaux de notes des publications spécialisées, compilés à partir des cotes de critiques internationaux. Au tiers de la compétition, dans Le film français, les critiques de 15 quotidiens et magazines français accordent le plus de palmes (quatre étoiles sur quatre) à l'excellent 120 battements par minute. Six palmes au cinéaste franco-marocain Robin Campillo. Le déstabilisant The Square du Suédois Ruben Östlund vient au deuxième rang parmi les films les plus appréciés, devant Faute d'amour du cinéaste russe Andrey Zvyagintsev, qui reçoit trois palmes mais divise davantage (la moitié des critiques ont « un peu » ou « pas du tout aimé »). Dans Screen, magazine spécialisé britannique, les critiques américains, européens, asiatiques préfèrent Faute d'amour (moyenne de 3,2 sur 4) à The Square, deuxième, à l'exception des critiques de Libération qui ont détesté. Personne, ou presque, n'a aimé le film annoncé en une du Film français, La lune de Jupiter de Kornél Mundruczó, qui reçoit la moins bonne cote en moyenne dans les deux magazines.

Gilles Carle sur les marches

Pour souligner le 70e anniversaire du Festival, le traditionnel prégénérique, présenté avant chaque projection au son du Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns, a été légèrement modifié cette année. Sur les marches rouges qui s'élèvent vers le ciel, on a ajouté le nom de grands cinéastes qui ont marqué l'histoire du Festival de Cannes, tels Fellini, Coppola ou encore Hitchcock. Les noms changent tous les jours (fait à noter : il y a très peu de femmes dans cette liste prestigieuse). Dimanche, on retrouvait parmi ces grands du septième art le regretté cinéaste québécois Gilles Carle, qui a présenté en compétition officielle La vraie nature de Bernadette (1972), La mort d'un bûcheron (1973) ainsi que Fantastica, film d'ouverture en 1980. Il a remporté en 1989 la Palme d'or du court métrage pour le film 50 ans.