Dénoncer le sort fait aux migrants: l'actrice britannique Vanessa Redgrave passe derrière la caméra pour Douleur de la mer, un documentaire qui s'en prend à l'inertie des Européens dans la crise des réfugiés, présenté mercredi hors compétition à Cannes.

À 80 ans, Vanessa Redgrave, deux fois meilleure actrice à Cannes dans les années 1960, connue pour ses engagements en faveur des droits de l'homme, fait ses débuts comme réalisatrice.

Son film mêle pendant 74 minutes images d'archives, séquences d'actualité, interview avec des militants et des responsables qui défendent les migrants, et ses propres visites en Grèce ou dans la «Jungle» de Calais, dans le nord de la France.

«J'espère que mon premier film peut aider» à mobiliser en faveur des demandeurs d'asile, pour qu'ils obtiennent un «soutien et une protection non seulement en Grande-Bretagne, mais dans le monde entier», explique Mme Redgrave, cité dans le dossier de presse.

Sans rentrer en profondeur dans l'histoire personnelle de ces migrants ou les questions politiques, le documentaire dresse plusieurs parallèles avec la période de la Seconde Guerre mondiale, et l'accueil d'enfants réfugiés en Grande-Bretagne.

La réalisatrice rappelle qu'elle-même, dans son enfance, avait été déplacée hors de Londres pour être mise à l'abri lors des intenses bombardements nazis sur la capitale britannique. Dans des tentatives plus cinématographiques, le documentaire en appelle par moments à Shakespeare, dont elle fait réciter, face caméra, des extraits à des acteurs.