Action! Moteur! Les stars commençaient à fouler le tapis rouge mercredi soir pour l'ouverture du 70e Festival de Cannes, alors que le président du jury Pedro Almodovar a relancé la polémique sur Netflix, dont deux films sont pour la première fois en lice pour la Palme d'or.

Les actrices américaines Julianne Moore, toute vêtue de rouge, Susan Sarandon, lunettes noires visées sur le nez, Robin Wright en robe à pois ou encore Elle Fanning en blanc gravissaient les mythiques marches cannoises.

La Française Sandrine Kiberlain, qui préside cette année le jury de la Caméra d'or, et l'Espagnole Rossy de Palma, une des actrices fétiches d'Almodovar, ont également fait leur montée.

Tout de noir vêtu, noeud papillon compris, le réalisateur espagnol était tout sourire, tandis que l'acteur américain Will Smith ne pouvait s'empêcher de serrer des mains, à la rencontre du public.

La soirée d'ouverture, avec Monica Bellucci en maîtresse de cérémonie, débutera peu après 19h.

«Jamais nous n'avons invité autant de stars internationales», notamment pour une soirée exceptionnelle mardi qui sera le point culminant de cette 70e édition du festival, s'est félicité son président Pierre Lescure.

Un grand dîner de gala réunissant des personnalités ayant marqué l'histoire du festival, dont de nombreux «palmés», est annoncé. Leurs noms sont pour l'instant tenus secrets, mais le délégué général Thierry Frémaux promet une «belle montée de marches».

Auparavant, Les fantômes d'Ismaël du Français Arnaud Desplechin sera présenté en ouverture. Le film se penche sur un triangle amoureux réunissant pour la première fois Marion Cotillard et Charlotte Gainsbourg, aux côtés de Mathieu Amalric.

Polémique relancée

La première journée du grand rendez-vous mondial du cinéma a été marquée par des déclarations du président du jury Pedro Almodovar, qui a estimé que la Palme d'or devrait sortir en salles, mettant ainsi la pression sur Netflix, dont deux films sont en compétition.

«Ce serait un énorme paradoxe que la Palme d'or ou un autre prix décerné à un film ne puisse pas être vu en salles», a-t-il estimé.

Le géant américain du streaming ne prévoit pas de sortir dans les salles françaises Okja et The Meyerowiitz Stories.

Pour Almodovar, ces deux films ne sauraient donc remporter aucun prix. À moins d'un rétropédalage de Netflix, qui a annoncé une sortie en salles en Grande-Bretagne et aux États-Unis, en même temps que sa diffusion mondiale sur sa plateforme aux 100 millions d'abonnés.

L'annonce de la présence de Netflix en compétition cannoise avait bousculé le milieu du septième art, ce nouvel arrivant étant en concurrence directe avec les salles de cinéma.

Sous la pression, les organisateurs du festival ont modifié leur règlement, imposant à partir de 2018 que tout film en compétition s'engage à sortir en salles.

Will Smith nuancé

Okja, réalisé par le Sud-Coréen Bong-Joon-ho, doit être présenté vendredi et des affiches immenses sur la Croisette annoncent déjà sa diffusion le 28 juin sur Netflix. The Meyerowitz Stories de l'Américain Noah Baumbach sera lui en lice dimanche.

Lors de la conférence de presse du jury, quelques heures avant l'ouverture du festival, l'un des jurés, Will Smith, a exprimé une position plus nuancée.

«Chez moi, Netflix est utile car (les gens) peuvent voir des films qu'ils n'auraient pas pu voir autrement, Netflix est utile pour se connecter au monde», a-t-il plaidé sous les yeux impassibles d'Almodovar et des autres membres du jury.

Will Smith, dont le prochain film Bright, réalisé par David Ayer, est produit par Netflix, espérait «un scandale», avait-il dit en riant lors du photocall précédant la conférence de presse...

La Palme, cette année sertie de dizaines de diamants, sera décernée le 28 mai.