De Pedro Almodovar à Will Smith en passant par Agnès Jaoui, Paulo Sorrentino, Jessica Chastain ou encore Park Chan-wook, passage en revue du jury du 70e Festival de Cannes (17-28 mai), qui devra établir le palmarès et décerner la Palme d'or.

Pedro Almodovar, un président nommé désir

Avec des films comme Femmes au bord de la crise de nerfs, il a redonné des couleurs au cinéma espagnol dans les années 1980, avant de devenir un des plus grands cinéastes au monde. Même s'il n'a jamais remporté de Palme d'or, Tout sur ma mère a récolté le Prix de la mise en scène (1999) et Volver ceux du scénario et d'interprétation collective pour ses actrices (2006). Quel président du jury sera le réalisateur de 67 ans, spécialiste des mélodrames flamboyants?

Maren Ade, révélation cannoise

La scénariste et réalisatrice allemande de 40 ans avait fait souffler un vent de fraîcheur en 2016 au festival avec Toni Erdmann. Ce film drôle et touchant sur les relations entre un père loufoque et sa fille un peu trop sage avait récolté les suffrages de la critique, à défaut de ceux du jury. En 2009, son précédent opus Everyone Else, une étude de couple, avait obtenu l'Ours d'argent à Berlin.

Will Smith, la cool attitude

La star, c'est lui. L'acteur américain de 48 ans est un des mieux payés d'Hollywood, fort de succès monstres comme la trilogie Men in Black, Independence Day ou Hancock. Issu de la télévision avec Le prince de Bel-Air, qui révéla également ses talents de rappeur, il a été salué par la critique en 2001 pour Ali de Michael Mann où il incarnait la légende de la boxe.

Jessica Chastain, rousse flamboyante

En six ans, la belle actrice américaine de 40 ans s'est forgée une filmographie de choix: révélée en incarnation de la douceur maternelle dans Tree of Life (Terrence Malick, Palme d'or 2011), en femme déterminée à débusquer Ben Laden dans Zero Dark Thirty (Kathryn Bigelow, 2012), en scientifique à fleur de peau dans Interstellar (Christopher Nolan, 2014) ou en lobbyiste sans morale dans Miss Sloane (John Madden, 2017).

Park Chan-wook, l'oeil du virtuose

Grand habitué de Cannes depuis le Grand Prix obtenu en 2004 pour son percutant Old Boy, le cinéaste de 53 ans est le fer de lance du nouveau cinéma sud-coréen. En 2009, il avait été récompensé du Prix du Jury pour Thirst, ceci est mon sang et il était revenu l'an passé en compétition avec le sulfureux Mademoiselle, qui a confirmé son statut de metteur en scène hors pair.

Agnès Jaoui, fine plume

Les talents de scénariste de la Française de 52 ans lui ont valu d'être quatre fois récompensée aux Césars avec Jean-Pierre Bacri, qui fut longtemps son compagnon. À eux deux, ils ont façonné une certaine façon de chroniquer le quotidien avec un ton doux-amer et des dialogues faisant mouche (Cuisine et dépendances, Un air de famille, Le goût des autres). Un art du détail qu'Agnès Jaoui conserve avec réussite en tant que comédienne.

Paolo Sorrentino, le style italien

Incontournable sur la Croisette puisque six de ses sept longs-métrages ont été sélectionnés en compétition, dont Il Divo, Prix du Jury en 2008, et La Grande Bellezza, oublié du palmarès 2013. Talent sans borne du cinéma transalpin, le réalisateur de 46 ans est un cinéaste passionné, parfois excessif, qui ne laisse personne indifférent. Sa voix pèsera.

Fan Bingbing, l'étoile chinoise

Actrice, chanteuse, égérie de marques de luxe, productrice, elle est à 35 ans la plus grande star chinoise actuelle et trouve donc toute sa place à Cannes. Si sa filmographie (Buddha Mountain, Far Away: les soldats de l'espoir) reste confidentielle à l'international, elle tente de conquérir Hollywood depuis son rôle dans X-Men, Days of the Future Past (Bryan Singer, 2004).

Gabriel Yared, la bonne composition

Le compositeur français (67 ans), aux plus de 100 bandes originales, a débuté en 1980 avec Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard, avant de marquer les esprits avec 37°2 le matin (Jean-Jacques Beineix). Depuis, ses talents se sont exportés à Hollywood (Le patient anglais d'Anthony Minghella) et ailleurs (Juste la fin du monde de Xavier Dolan).