Éreinté par la critique à Cannes pour le nouveau film qu'il a réalisé, The Last Face, en compétition pour la Palme d'or, Sean Penn « redoute que les spectateurs américains ne voient jamais (son) film », qui n'a toujours pas de distributeur.

« Je soutiens fièrement mon film. Si les gens n'y adhérent pas, je ne peux pas les forcer. Je suis conscient qu'on a pris une raclée à Cannes. Nous n'avons toujours pas de distributeur et l'accueil cannois ne risque pas d'arranger les choses », a-t-il confié dimanche dans un entretien au quotidien Nice Matin.

Très attendu, ce cinquième long métrage de Sean Penn raconte l'histoire du docteur Miguel Leon (Javier Bardem), médecin humanitaire, et de sa consoeur Wren Peterson (Charlize Theron), qui tombent amoureux lors d'une mission au Liberia et en Sierra Leone en 2003.

D'emblée, le mélange des genres a embarrassé les critiques. Un prologue évoque les guerres au Liberia et au Soudan du Sud pour dire que « la brutalité de ces conflits » est « comparable seulement pour l'Occident à celle d'un amour impossible ». Une phrase qui a suscité rires et malaise lors de la projection de presse, mais aussi des critiques catastrophiques.

Dans Nice Matin, l'acteur et réalisateur maintient et assume cette comparaison : « c'est exactement la même chose. On retrouve les mêmes concepts : l'indifférence, l'absence de compromis... Métaphoriquement, c'est pareil! », a-t-il soutenu.

« Pour moi, la vie continue [...] Je m'inquiète vraiment pour ceux qui ont mis de l'argent dans ce projet, mais cela ne changera rien de pleurer sur mon sort », a ajouté Sean Penn.

Interrogé sur les élections américaines, l'acteur affirme qu'«(il) aimerait voir surgir une vraie révolution qui nous débarrasse de tous ces Donald Trump et consorts, qui se masturbent sur le drapeau américain et n'ont aucune idéologie pragmatique pour redresser la barre».