Il y a deux ans, Steven Spielberg, alors président du jury, avait été ému par le film précédent d'Hirokazu Kore-Eda, Tel père, tel fils, au point qu'il en a acquis les droits pour en faire un remake américain. Le cinéaste japonais était d'ailleurs reparti chez lui avec le Prix du jury.Abordant toujours des thèmes liés à la famille et à l'enfance abandonnée, le réalisateur propose cette année Umimachi Diary (Notre petite soeur), un drame familial inspiré d'un manga d'Akimi Yoshida.

Le récit est construit autour de trois soeurs adolescentes, réunies par le destin avec une quatrième soeur qui leur était inconnue. Cette dernière, fille d'un père qui avait délaissé la mère des trois autres pour aller vivre avec une autre femme, est ainsi invitée à intégrer la maison familiale, laissée par la grand-mère en héritage. Le quatuor forme désormais une famille autosuffisante d'où les parents, morts ou exilés, sont exclus.

Hirokazu Kore-Eda aborde de beaux thèmes, qui font notamment écho à la notion de transmission familiale, mais le traitement sirupeux, crescendos de violons à l'appui, vient malheureusement vite tout gâcher.

Les partisans de Tel père, tel fils, qui souffrait aussi d'un excès de bons sentiments, y trouveront sans doute leur compte, mais il serait quand même étonnant que cette bluette familiale se faufile jusqu'au palmarès.