Déjà au 7e ciel avec ses 7,5 millions d'entrées, l'équipe de Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu? s'est offert jeudi une virée cannoise pour fêter le succès de cette comédie devenue un phénomène en France et les «belles ventes» du film à l'international.

«J'avais envie que le film soit un carton. Dans mes rêves les plus fous, je pensais à 10 millions d'entrées et Philippe (de Chauveron, le réalisateur, ndlr) me traitait de fou, mais aujourd'hui, mécaniquement, on y va!» a expliqué à l'AFP Romain Rojtman qui a produit le film avec UGC.

Le score est en effet très important même s'il reste loin de Bienvenue chez les Ch'tis et Intouchables qui tournent autour des 20 millions d'entrées.

Le producteur était d'autant plus confiant pour son film qu'il avait été appuyé par une «énorme tournée en province de l'équipe».

«Plus de 70 dates, c'est la plus grosse tournée jamais faite chez UGC», également distributeur, a-t-il précisé.

«Cela a permis au film de s'installer en profondeur, de faire naître un vrai gros bouche à oreille car on savait qu'il plaisait aux gens», a estimé ce producteur doublement heureux puisque ce succès suit celui d'une autre de ses productions, Les profs, carton en 2013 signé Pierre-François Martin-Laval et 4 millions d'entrées au compteur.

Jeudi midi, toute l'équipe de cette comédie sur les mariages mixtes qui veut tordre le coup aux préjugés était arrivée à Cannes, y compris ses acteurs Christian Clavier et Chantal Lauby (dans le rôle des parents coincés), ainsi que leurs filles et gendres de toutes confessions, tous plus hilares les uns que les autres.

Possibles remakes italien et espagnol

Après la montée des marches, une fête en soirée était organisée sur une plage cannoise.

«On est contents de faire la fête», a dit le cinéaste Philippe de Chauveron qui «comprend bien qu'un film comme cela ne soit pas retenu en compétition» par le Festival.

Le producteur affirme encore avoir fait «de très belles ventes» pour le film «presque partout à l'étranger».

En Chine et aux États-Unis aussi? «Nous sommes en pourparlers avec la Chine mais on a des offres. Le pays fait partie des territoires où le sujet n'est pas évident», a expliqué Romain Rojtman, pour des questions de censure notamment. «Alors on discute encore» tout comme avec les États-Unis. Là-bas, «il y a des choses qui peuvent paraître impolitiquement correctes...»

Romain Rojtman est également «en négociations pour des droits de remake essentiellement en Europe. Cela intéresse beaucoup les Italiens et les Espagnols», a-t-il dit.

À ceux qui accusent le film d'enchaîner les clichés sur le racisme, Philippe de Chauveron répond qu'il n'y «a pas de quoi faire de grandes polémiques car c'est une comédie plutôt bienveillante et respectueuse à l'égard de tout le monde».

Pour le cinéaste, avoir été attaqué par «ceux qui estimaient qu'on prônait le métissage et par les autres disant que le film était raciste» prouve que le film n'est «ni l'un ni l'autre».

Romain Rojtman et Philippe de Chauveron ont déjà un nouveau projet en développement: «un buddy-movie» (film de potes), précise le réalisateur sans plus de détail. Quant au producteur, il travaille aussi sur un «Profs no 2».

«J'aime la comédie», a dit ce dernier, «et puis cela reste le genre plébiscité par le public!»