La Quinzaine des réalisateurs, section parallèle du Festival de Cannes, présentera sur la Croisette 21 longs métrages du 16 au 26 mai avec une forte présence française côté comédies, mais aussi des polars et un soupçon d'horreur.

Les actrices Robin Wright, Isabelle Huppert, Sandrine Kimberlain, les acteurs Harvey Keitel, François Damiens, Guillaume Gallienne et Samy Naceri, de retour à Cannes, sont présents au générique de la manifestation de même que Yolande Moreau qui présentera en clôture son dernier film comme réalisatrice, Henri.

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Cette section parallèle du Festival de Cannes, créée par la Société des réalisateurs de films après mai 1968, est non compétitive. Elle a pour objectif de découvrir les films de jeunes auteurs et de saluer les oeuvres de réalisateurs reconnus.

La sélection, annoncée mardi par son délégué général Edouard Waintrop, comprend sept premiers films, trois documentaires dont l'un autobiographique intitulé Un voyageur et signé Marcel Ophuls (85 ans), auteur du Chagrin et la pitié et fils de Max Ophuls.

Un hommage sera rendu au cinéaste franco-chilien Alejandro Jodorowsky (84 ans), dont le dernier film La danza de la realidad, est un retour sur les lieux de son enfance. «Jodo» sera présent aussi via un documentaire de Franck Pavich sur le «mythique» projet avorté du réalisateur de tourner Dune dans les années 70, avant qu'il n'échoît à David Lynch.

La Quinzaine, découvreuse de talents (Werner Herzog, Nagisa Oshima, George Lucas, Martin Scorsese, Jim Jarmusch ou Michael Haneke), s'ouvrira par Le congrès de l'Israélien Ari Folman.

Ce film est «à l'image de la Quinzaine» dans le sens où il interroge «sur l'avenir du cinéma et l'avenir du monde», selon Edouard Waintrop. C'est aussi un film qui se permet un «saut audacieux du cinéma avec acteurs au dessin animé», poursuit-il.

«Regard anarchisant»

Le film de clôture réalisé par Yolande Moreau raconte la rencontre entre deux solitudes, un film «tendre, humoristique et extrêmement sensible sur des êtres un peu paumés», dit-il.

La France est particulièrement bien représentée comme l'an dernier. Quelque 204 films français ont été visionnés sur un total de 1489 longs métrages dont beaucoup arrivés «très tard», compliquant la tâche des sélectionneurs.

La comédie règne sur les films français avec deux premiers films signés de l'acteur Guillaume Gallienne qui passe pour la première fois derrière la caméra pour adapter sa pièce à succès Les garçons et Guillaume à table! et La fille du 14 juillet d'Antonin Peretjatko, qui «porte un regard anarchisant sur la société française», selon M. Waintrop.

Tip top, de Serge Bozon avec Huppert, Kimberlain et Damiens, est une comédie policière décalée qui permet à Samy Naceri de revenir à Cannes. En 2011, il avait été condamné à une amende de 10 000 euros pour exhibitionnisme et outrage à agent durant le Festival.

Côté français encore, la sélection propose le premier film de Thierry de Peretti, Les Apaches, «portrait de certains milieux corses d'une acuité et d'une cruauté assez extraordinaire».

Le délégué général de la Quinzaine des réalisateurs pointe également On the job du Philippin Erik Matti, polar sur fond de corruption, ou Ilo Ilo, premier film du Singapourien Anthony Chen dans les milieux aisés chinois ou encore le film indien d'Anurag Kashyap Ugly, histoire «très noire où l'âme des gens est laide».

Pour les scènes d'horreur, direction Jim Mickle et son We are what we are dans le milieu des sectes américaines ou Last days on Mars de Ruairi Robinson, film britannique «au suspens diabolique, à la fois d'anticipation et de morts vivants».

Enfin la Quinzaine des réalisateurs innovera cette année avec la tenue de la première «assemblée mondiale des cinéastes» indépendants, un lieu où ils pourront échanger leurs expériences (samedi 18 mai) et parler de la «crise européenne et de ses conséquences sur les politiques culturelles des pays de l'UE» (mardi 21 mai).