Avec Juliette Binoche, Nicole Kidman, Cate Blanchett, Helen Mirren ou encore Léa Seydoux, les stars féminines seront à l'honneur pour la 65e édition du Festival international du film de Berlin, qui débute jeudi.

La comédienne française Juliette Binoche, à l'affiche de Nobody Wants the Night, aura l'honneur d'ouvrir les onze jours de la Berlinale, premier rendez-vous de l'année pour les cinéphiles.

Dans cette fresque en costumes signée de l'Espagnole Isabel Coixet - seulement la deuxième femme à ouvrir le festival - l'actrice y incarne Josephine, épouse de l'explorateur polaire Robert Peary, qui part à sa recherche au Groenland après plusieurs mois sans nouvelles.

Selon le directeur de la Berlinale, Dieter Kosslick, «les femmes fortes aux prises avec des situations extrêmes» seront d'ailleurs au coeur de beaucoup des quelque 400 films présentés à partir de la semaine prochaine.

Nicole Kidmann prêtera ses traits à l'aventurière et espionne britannique Gertrude Bell dans Queen of the Desert du vétéran allemand Werner Herzog. Face à elle, l'ex-star de la saga Twilight, Robert Pattinson, joue Lawrence d'Arabie.

Aux côtés de Natalie Portman et de Christian Bale, Cate Blanchett affrontera quant à elle les affres de la célébrité dans le nouvel opus du réalisateur américain Terrence Malick, aussi discret que ses films sont attendus.

M. Kosslick a dit espérer que le cinéaste, Ours d'or à Berlin en 1999 pour La ligne rouge et Palme d'or 2011 à Cannes pour The Tree of Life, foulera le tapis rouge cette année.

Quant à Léa Seydoux, future James Bond girl, elle revient à Berlin dans «le Journal d'une femme de chambre», adaptation d'Octave Mirbeau à laquelle s'est attaquée Benoît Jacquot après Jean Renoir et Luis Bunuel.

Enfin, la Britannique Helen Mirren interprétera le rôle de Maria Altmann, rescapée autrichienne de l'Holocauste qui s'est battue pendant près de dix ans pour obtenir la restitution de toiles de Klimt volées par les nazis à sa famille.

Un cinéma plus politique

La Berlinale, créée en pleine Guerre froide pour offrir à l'enclave ouest-allemande une lucarne sur le monde, se flatte d'offrir aux spectateurs le glamour des grandes productions hollywoodiennes, mais aussi un cinéma plus politique, tourné vers les problèmes de son temps.

À cet égard, l'évènement de cette année devrait être la première du nouveau film du cinéaste dissident iranien Jafar Panahi, Taxi, dans lequel il exprime sa vision du Téhéran d'aujourd'hui, à travers les vitres d'un taxi.

Le cinéaste, arrêté alors qu'il tentait de tourner un documentaire sur les troubles qui ont suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en 2009, et condamné à six ans de prison, a retrouvé une liberté précaire qui lui permet de tourner.

«Nous l'avons invité, mais l'État iranien doit lui donner la permission de venir», a expliqué M. Kosslick, ajoutant: «nous avons bon espoir (car) nous avons le sentiment que des changements sont en cours en Iran».

Dans cette veine politique, le festival a également invité le documentaire El Boton de nacar du Chilien Patricio Guzman à participer à la compétition officielle. En filmant les côtes de son pays, le réalisateur explore également son histoire, des premiers indigènes aux prisonniers politiques de Pinochet.

La Berlinale honorera par ailleurs Wim Wenders d'un Ours d'or récompensant l'ensemble de la carrière du réalisateur des Ailes du désir. Le cinéaste allemand en profitera pour présenter hors compétition son nouveau film Everything Will Be Fine (avec James Franco, Charlotte Gainsbourg et Rachel McAdams) qui marque son retour à la fiction.

Le Japonais Sabu avec Le voyage de Chasuke, le Vietnamien Phan Dang Di (Big father, Small father and Other Stories) et le Britannique Peter Greenaway (Eisenstein in Guanajuato) font en outre partie de la sélection officielle.

Le réalisateur et scénariste américain Darren Aronofsky (Black Swan) dirige le jury, composé notamment du créateur de la série Mad men Matthew Weiner et de l'actrice française Audrey Tautou, qui choisira parmi les 19 films en compétition l'Ours d'or décerné le 14 février.

L'an passé, la Berlinale avait consacré le polar sombre du réalisateur chinois Diao Yinan, Black Coal, Thin ice.