Le réalisateur américain Steven Soderbergh a été acclamé mardi à la Berlinale pour Side Effects, un thriller sous haute tension qu'il a présenté comme le dernier film de sa carrière.

Ce film d'inspiration hitchcockienne, sur les magouilles et la corruption dans l'industrie pharmaceutique, fait partie des 19 longs métrages en compétition pour l'Ours d'or.

Soderbergh avait assuré que ce film, où Jude Law, Catherine Zeta-Jones et Rooney Mara incarnent les rôles principaux, serait son dernier et qu'il entendait se consacrer à d'autres activités comme la peinture.

«J'aimais bien l'idée de faire un thriller alors que j'arrive au crépuscule de ma carrière», a expliqué à la presse le réalisateur, couronné par un Oscar en 2000 pour Traffic.

«Quelle que soit la durée de ma pause au final, je voulais qu'on s'amuse au tournage et en voyant» le film. «Tu viens juste de parler de pause et pas de retraite?», l'a interrompu Rooney Mara. «Peu importe», a répondu Soderbergh dans un sourire.

Emily, le personnage de Mara, est l'épouse d'un cadre supérieur de Wall Street, interprété par Channing Tatum, qui sort de prison après avoir purgé une peine pour délit d'initié. Déjà soignée pour des troubles psychiques par le passé, elle a du mal à s'adapter à cette nouvelle situation.

Jude Law, son nouveau thérapeute, lui prescrit alors un traitement expérimental qu'il est chargé par un grand laboratoire pharmaceutique de tester sur des patients, avec l'accord de l'ancienne psychiatre d'Emily, interprétée par Catherine Zeta-Jones.

Et lorsque son mari est retrouvé poignardé avec les empreintes digitales d'Emily sur l'arme du crime, celle-ci affirme ne se souvenir de rien à cause du médicament qu'elle prend.

Le destin tragique du couple fascine les médias qui accablent le médecin ayant prescrit le traitement.

«Je voulais un film au cordeau, tout en muscle. Je voulais qu'il n'y ait pas un plan en trop», a expliqué Soderbergh.

Pour préparer son rôle, Jude Law s'est entretenu avec des psychiatres et des patients sur l'usage très répandu des antidépresseurs aux États-Unis où les publicités pour ces produits pulullent.

«Je trouve cela assez inquiétant. La publicité, dont on sait tous qu'elle peut être un peu biaisée, peut modifier notre relation aux médicaments et ce n'est pas forcément une bonne chose», a expliqué Jude Law.

Soderbergh, Palme d'or à Cannes en 1989 pour son premier long métrage Sex, Lies and Videotape, a ensuite produit une filmographie très éclectique : Erin Brockovich, Contagion ou la série des «Ocean's avec George Clooney.

Il a présenté cinq de ses oeuvres à la Berlinale, plus que dans n'importe quel autre festival.