Cate Blanchett, Martin Scorsese, Dakota Johnson, Sigourney Weaver ou Michael Moore figurent parmi les invités de la Fête du cinéma de Rome, qui s'affirme d'année en année comme l'autre grand rendez-vous du 7e Art en Italie, après la Mostra de Venise.

«Nous ne sommes pas un festival et ceux qui cherchent un festival seront toujours déçus ici», a déclaré vendredi Antonio Monda, le directeur de la Fête du cinéma, événement qui ne comporte pas de compétition.  

«Ce qui nous caractérise, c'est que les artistes, réalisateurs, acteurs, actrices et producteurs choisissent Rome même s'ils n'ont pas un film, un livre ou un disque à vendre», a-t-il a ajouté en présentant la 13e édition qui, du 18 au 28 octobre, proposera une soixantaine de longs métrages, dont 34 en première mondiale.

Pour la première fois, deux grands studios de production (des «majors») ont choisi de présenter leur film en première mondiale à Rome, s'est réjoui Antonio Monda.

Sony Pictures proposera le nouvel épisode de la saga Millenium, intitulé The Girl In The Spider's Web, accompagné par sa distribution au complet, dont Claire Foy (mémorable reine Elisabeth II dans la série de Netflix The Crown).

Le Français Studio Canal viendra avec Mia et le lion blanc, l'histoire d'une fillette de 11 ans qui noue une relation hors du commun avec un lion, réalisée par Gilles de Maistre avec Daniah De Villiers et Mélanie Laurent.

Parmi les grands réalisateurs présents, l'Américain Barry Jenkins qui avait présenté en avant-première à Rome Moonlight (devenu Oscar du meilleur film en 2016) reviendra le 21 octobre avec son nouvel opus If Beale Street Could Talk, qui évoque le racisme et la discrimination dans l'Amérique des années 1970.

Le cinéaste italo-américain Martin Scorsese, qui recevra le 22 octobre un prix pour l'ensemble de sa carrière, viendra présenter ses neuf films italiens préférés, arguments à l'appui, lors d'une rencontre avec le public romain.

Plusieurs autres rencontres sont prévues avec les actrices Cate Blanchett, Sigourney Weaver ou encore Isabelle Huppert. Cette dernière recevra elle aussi un prix pour l'ensemble de sa carrière des mains de l'acteur italien Toni Servillo (La Grande Bellezza).  

Trump selon Moore

Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes abordera le cas «Neflix», et plus généralement la question du rapport délicat entre les grandes plateformes de streaming et les festivals de cinéma.

Quelque 39 longs métrages figureront dans la sélection officielle à commencer par Bad Times At The El Royale, qui fera l'ouverture le 18 octobre, avec Dakota Johnson (50 Nuances de Gray) et Jeff Bridges.  

Le film met en scène sept étrangers, chacun portant un secret à cacher, qui se retrouvent au El Royale, un hôtel délabré sur les rives du lac Tahoe, dans les montagnes de la Sierra Nevada.

Le toujours très engagé Michael Moore viendra avec Fahrenheit 11/9 (référence à son Fahrenheit 9/11 de 2004) qui revient sur le jour où Donald Trump est devenu le 45e président des États-Unis. «Un film divertissant, inquiétant, qui manie à la fois l'ironie, l'intelligence et l'esprit prophétique de Michael Moore», a annoncé Antonio Monda.

Watergate, série télévisée signée Charles Ferguson (Oscar du meilleur documentaire en 2011 s'intéressera au scandale du même nom tandis que Three Identical Strangers, autre documentaire signé Tim Wardle, suivra le parcours de triplés adoptés à l'âge de six mois par des familles différentes.

À la liste des oeuvres attendues, il convient d'ajouter Stan & Ollie, biopic sur Laurel et Hardy avec Steve Cogan et John C. Reilly et A Private War, signé Matthew Heineman, consacré à Marie Colvin, la journaliste du Sunday Times tuée en 2012 à Homs, en Syrie, incarnée par Rosamund Pike (Gone Girl).

Plusieurs hommages seront rendus à de grands noms du cinéma à commencer par Robert Redford (après ses adieux aux plateaux cet été) dont le dernier film, The Old Man and The Gun, l'histoire d'un gentilhomme braqueur au soir de sa vie, sera projeté.

Seront aussi honorés des maîtres récemment disparus: Milos Forman, Vittorio Taviani avec Saint Michel avait un coq (1971) et Ermanno Olmi avec Le temps s'est arrêté (1959).